Grâce à cette somme, Athènes évite donc tout défaut de paiement et va pouvoir rembourser ses remboursements d’emprunts et ses arriérés de paiement. Ce troisième plan d’aide définit également le cadre budgétaire du pays jusqu'en 2018.
Pour cela, ses créanciers, à savoir l'Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI) et le Mécanisme européen de stabilité (MES), ont dû faire des concessions de taille. Ils ont notamment tenu compte de l'important ralentissement économique que traverse le pays, paralysé depuis fin juin par un strict contrôle des capitaux, mis en place pour éviter une panique bancaire.
35 mesures prioritaires
Même si ses créanciers se sont montrés plus compréhensifs, Athènes n’en a pas fini avec l’austérité. Ses créanciers internationaux ont exigé en échange de ce financement de 85 milliards d’euros une longue liste d’ajustements budgétaires et de réformes structurelles de la part d’Athènes. Un volet de 35 mesures prioritaires à adopter cette semaine, tandis que d’autres mesures seront votées en octobre.
Ces mesures prioritaires concernent la fin des niches fiscales accordées aux agriculteurs, la baisse du prix des médicaments génériques, une évaluation complète du régime de protection sociale pour enregistrer des économies annuelles de l’ordre de 0,5 % du PIB, l’élimination progressive des préretraites, la clarification du régime de TVA sur les îles grecques ou encore une dérégulation du marché de l’énergie et du gaz.
Baisse de salaires pour les ministres
Pour faire digérer au peuple grec certaines mesures sociales difficiles, Alexis Tsipras a voulu donner l'exemple en annonçant, hors du cadre de l'accord, une plus forte imposition des députés et une baisse du traitement des ministres. « Quand la question de la suppression des avantages fiscaux des agriculteurs est mise sur la table des négociations, nous ne pouvons pas jouer les indifférents concernant nos propres avantages », a déclaré le Premier ministre.
Une première enveloppe de l’aide pourrait alors être versée pour l’échéance du 20 août pour permettre à Athènes d’honorer un paiement de 3,4 milliards d’euros dû à la Banque centrale européenne. Mais pour cela, l’accord doit être voté jeudi par les députés grecs, puis il devra être validé vendredi par les ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe). Puis, certains Parlements devront ratifier ce troisième plan comme en Finlande et en Allemagne, deux pays à la ligne dure.