La rencontre entre Emmanuel Macron et Patrick Drahi s’annonce tendue. Le gouvernement n’est pas favorable à un rapprochement entre les deux opérateurs qui pourrait nuire à l’interêt général. Le Premier ministre Manuel Valls a fixé cinq conditions au rachat de Bouygues par Numéricable, dont notamment l'emploi et l'investissement.
L’emploi est la première source d’inquiétude du gouvernement qui redoute de la casse sociale. La CFDT évoque déjà le chiffre de 3 000 suppressions d'emploi en cas de fusion. Les consommateurs peuvent également être inquiets. L'arrivée de Free sur le marché du mobile, il y a trois ans, a permis une baisse des prix de près de 40 %. Le mariage entre Bouygues Telecom et SFR ferait passer le marché de quatre à trois opérateurs. Ce qui signifie moins de concurrence, et donc à terme une hausse des prix.
Enfin, l’annonce du rachat de Bouygues Telecom tombe juste après l’appel d’offre du gouvernement pour les fréquences 4G. Or, si les opérateurs ne sont plus que trois, ces enchères seront moins disputées. L’Etat pourrait donc récupérer moins d’argent que prévu. A savoir deux milliards et demi d'euros.