La France pourrait créer jusqu’à 212000 emplois par an d’ici 2022

Alors que la France connait un nouveau record sur le front du chômage - la barre des 3,5 millions de chômeurs sans activité a été franchie en métropole -, un rapport de France Stratégie démontre que d'ici à 2022, de 115 000 à 212 000 emplois pourraient être créés chaque année.

Effet du hasard ou choix du calendrier... Dans la foulée de la publication des mauvais chiffres du chômage, la cellule de réflexion rattachée au ministère du Travail, France Stratégie, publie un rapport qui se veut optimiste. L'étude porte sur le marché du travail pour les sept années à venir.

Trois scénarios sont envisagés, du plus optimiste au moins favorable, mais avec une certitude : l'économie française aura la capacité de créer chaque année entre 115 000 et 210 000 emplois, tout dépendra du dynamisme de la croissance. En comparaison, plus de 100 000 emplois ont été détruits annuellement depuis début 2008.

Selon la première hypothèse, appelée « scénario central », 177 000 emplois par an pourraient être créés et par conséquent faire baisser le chômage en métropole à 8 % en 2022, contre 10 % en début d’année. Dans ce cas, l’étude évoque une « sortie de crise progressive » avec une croissance moyenne « légèrement inférieure à 1,5 % par an ».

Moins optimiste, le deuxième scénario dit « de crise » ne pourrait créer que 115 000 emplois, ce qui ne permettrait pas de fournir un travail aux 120 000 actifs arrivant chaque année sur le marché du travail. Dans cette configuration le taux de chômage se maintiendrait aux environs de 10 %.

Le dernier scénario, baptisé « cible », le plus optimiste, prévoit 212 000 créations d’emploi par an, grâce à une stratégie d’investissement et d’innovation dans un contexte économique favorable, ce qui ramènerait le chômage à 7 %.

Un palmarès des métiers qui recruteront

Peu importe le scénario, le secteur tertiaire sera celui qui fournira le plus d’emplois et ce sont les métiers les mieux qualifiés qui en bénéficieront en priorité. Ils devraient croître deux fois plus vite que l’ensemble du marché. 664 000 créations nettes d’emploi profiteront aux cadres, au détriment des ouvriers et des employés qualifiés, essentiellement dans les services aux entreprises comme le conseil, la recherche et le développement, la gestion administrative, mais aussi la finance et le commerce. Les informaticiens et ingénieurs bénéficieront du développement des nouvelles technologies, tout comme les métiers de la culture et des médias surferont sur la vague du multimédia. En revanche, l’avenir est plus incertain pour les cadres de la fonction publique qui pour des raisons de restriction budgétaire connaitront des destructions d’emploi.

Pour les emplois les moins qualifiés, 766 000 créations d’emplois sont attendues sur la période 2012-2022. Des emplois dans la santé, l’action sociale, le sport, l’éducation, dont 350 000 aides à domicile, aides-soignants et infirmiers. Un secteur dans lequel le renouvellement sera important, car un salarié sur trois à aujourd’hui plus de 50 ans. Quant aux métiers industriels, en chute libre depuis plus d'une décennie, ils devraient « se stabiliser », sauf en cas de crise prolongée, et les métiers agricoles « poursuivraient leur repli ».

L’éclaircie sur le front de l’emploi viendra également des départs massifs à la retraite des baby-boomers. Six millions de Français vont quitter le monde du travail d'ici 2022. Entre les renouvellements et les créations d’emplois, il y aura entre 735 000 et 832 000 postes à pourvoir chaque année. Des emplois qui seront les bienvenus, car l'étude annonce une augmentation de la population active. Entre le recul de l'âge de départ à la retraite et le bon taux de natalité, les Français seront nombreux à travailler.

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