Face au blocage, le gouvernement a donc décidé de reprendre la main et de manière plutôt sèche. Convoqué par la ministre de la Culture, Mathieu Gallet est prié de rétablir le dialogue avec les salariés et de présenter sous 15 jours un projet précis. Mais, pour ne pas sembler lâcher le président de Radio France, la ministre a rejeté la responsabilité du déficit sur le gouvernement Fillon qui avait alors approuvé le Contrat d'objectif et de moyen.
Pour rééquilibrer les comptes Mathieu Gallet a évoqué la piste de départs volontaires d'environ 300 séniors et de se séparer d'un orchestre. Alors, les dépenses de 100 000 euros pour les réfections du bureau du PDG et l'embauche d'un conseiller personnel sont la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
La colère et l'inquiétude dominent chez les salariés de Radio France. Ils dénoncent le coût exhorbitant des travaux de réhabilitation du bâtiment, plus de 350 millions d'euros et la baisse de la dotation de l'Etat qui mettent à mal le budget. Le déficit de Radio France est de plus de 21 millions d’euros. Pour la première fois de son histoire, l’entreprise pourrait devoir emprunter aux banques. Mercredi après midi, la ministre a reçu les syndicats. Ils ressortent sans avancée concrète sur le plan budgétaire et sont, comme tout le monde, dans l'attente du sort qui sera réservé à un patron de plus en plus isolé.