France: la Cour des comptes dénonce les rivalités police-gendarmerie

Policiers et gendarmes français ont bien du mal à travailler ensemble. Des rivalités que la Cour des comptes pointe du doigt. Car elles coûtent cher au contribuable français. Trop cher aux yeux de l'instance chargée de vérifier les comptes publics.

Cela fait six ans que policiers et gendarmes ont été regroupés sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Mais les seconds ont conservé leur statut de militaire. Un statut bien plus avantageux, estiment les policiers. Les deux forces s'observent donc, se jalousent et elles ont bien du mal à travailler de concert.  

« La complémentarité est encore insuffisante », note le président de la Cour des comptes, Didier Migaud. Le rapport pointe une concurrence entre les enquêteurs. Les policiers, relève la Cour, veulent les grandes affaires : la criminalité organisée, le terrorisme, et laissent le traitement des cambriolages ou les faits de délinquance itinérante aux gendarmes. 

Cela n'est évidemment pas du goût des seconds. De fait, le partage du renseignement est rare, alors même qu'il est, selon les mots de la Cour, « la clé de voûte du métier des enquêteurs judiciaires ». 

L'instance plaide donc pour qu'un protocole sur une répartition des compétences judiciaires soit établi. Une simple répartition, pas de coordination, tant cet objectif semble bien difficile à atteindre. La création d'une structure commune police-gendarmerie a été envisagée en Corse. Mais « force est de constater que ce projet n'a pu être mis en place », reconnaît la Garde des Sceaux, Christiane Taubira.

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