Pour redresser la barre, le groupe a annoncé son intention de céder des actifs supérieurs à 450 millions d’euros, une nette réduction des investissements qui seront ramenés à moins de 3 milliards d'euros d'ici 2017, et surtout un vaste plan d’économies d’un milliard d’euros sur trois ans mais sans entrer toutefois dans les détails. Une refonte du partenariat avec EDF, qui pourrait se matérialiser à travers un rapprochement capitalistique, et un renforcement d'Areva en Chine sont aussi envisagés.
Mais tout cela risque de ne pas suffire. Les syndicats craignent une restructuration sociale importante même si le gouvernement assure qu’il n’y aura pas de licenciements secs. Des suppressions d’emplois sont à l’étude sous forme de départs volontaires. Areva prévoit d'engager dans les jours qui viennent une phase de concertation avec les organisations syndicales sur un projet d'accord-cadre qui portera sur l'emploi, les rémunérations et le temps de travail. L'objectif pour Areva est donc sortir de cette crise la plus profonde depuis sa création en 2001. Une crise certes liée à au ralentissement du marché mondial du nucléaire, mais due également à de graves erreurs stratégiques.
Les raisons du désastre financier
Les raisons du désastre sont multiples. Areva accuse d’importants retards et des dépassements financiers qui se chiffrent en milliards d’euros pour deux centrales nucléaires de troisième génération EPR en construction : une en Finlande et une en France. Le groupe est également handicapé par une exploitation de plus en plus coûteuse de l'uranium. Sans compter qu'il perd beaucoup d’argent dans les énergies renouvelables qu'il a tenté de développer ces dernières années.
Il y a aussi le ralentissement mondial du marché des centrales nucléaires. La crise économique et la catastrophe de Fukushima ont poussé plusieurs pays à renoncer à leurs projets de construction de centrales.