C'était un homme réservé, tout l'inverse de la très expansive Anne Lauvergeon à qui il a succédé en 2011. Luc Oursel n'en avait pas moins un caractère bien trempé. Lui-même reconnaissait avec humour « une nature impatiente qui le faisait parfois exprimer, sans nuances, ses attentes et ses exigences ».
Cet ancien ingénieur de l'école des Mines, gestionnaire sûr de lui et tenace, a conquis, en quatre ans, la tête du géant français du nucléaire qu'il rejoint en 2007 à la demande d'Anne Lauvergeon. Il prend la direction du groupe dont l'Etat est actionnaire à 87 % à un moment où Areva est confronté à de nombreux défis.
L'accident de Fukushima a mis un frein brutal au marché du nucléaire. Un marché aujourd'hui encore atone. Luc Oursel doit également faire face aux multiples retards sur le chantier de l'EPR en Finlande, qui engendrent des pertes importantes pour le groupe. Il y a eu également les longues et difficiles négociations avec le gouvernement nigérien qui se sont conclues en mai dernier, dans un marché très déprimé. Sans compter le changement de gouvernance du numéro 1 mondial du nucléaire. Très malade, Luc Oursel s'était retiré il y a un mois et demi, laissant un groupe sans aucune visibilité.