La France cède une partie de Safran pour financer son armée

L’Etat français, qui cherche désespérément à réduire sa dette, a cédé mardi 3 mars pour plus de 16 millions d'actions Safran. La mise sur le marché d'une partie de ses parts dans le groupe aéronautique et de défense va permettre de faire entrer 1 milliard d'euros dans ses caisses. De l'argent qui pourrait être réinjecté au profit des forces armées.

Pour les ministères des Finances et de l'Economie, la vente d'une partie de ses actions Safran doit permettre de préserver les intérêts stratégiques de l'Etat et de contribuer à l'effort de désendettement de la France.

Après cette vente, l'Etat détient toujours 18 % du groupe. Safran, historiquement, ce sont les moteurs Snecma, une société nationale montée après la Seconde Guerre mondiale.

Alors à présent que faire du milliard récupéré ? Bercy ne précise par à quoi il sera employé, mais on sait que la Défense et le président François Hollande souhaitent rapidement voir démarrer les fameuse sociétés de projet qui doivent permettre de boucler le budget de la Défense. Il s’agit de sociétés de location d'armement montées par l'Etat grâce à la vente d'une partie de ses actifs dont certainement ceux de Safran. Le mécanisme paraît simple. L’Etat vend des équipements terminés ou en voie d'achèvement à ces sociétés, par exemple des avions A400M neufs, récupère donc de l'argent, puis ces sociétés louent le matériel en question à l'armée. Les militaires s'acquittent alors d'un droit d'usage.

Cette idée ne plaît pas trop aux militaires français, mais c'est la solution proposée par le ministère de la Défense pour trouver les 2,2 milliards d’euros qui vont manquer sur le budget 2015 faute de recettes exceptionnelles, tout en continuant à équiper son armée et à faire face à ses engagements internationaux.

Mais il y a urgence. Pour que cela fonctionne, il faut que ce soit mis en place à l'été. Le président de la République a insisté sur ce point lors de ses vœux aux armées en début d'année. Notons également que la loi de programmation militaire 2014-2019 doit déjà être révisée avant le mois de juin.

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