Avec notre correspondante à Moscou,Veronika Dorman
En l’espace de quelques heures, ce jeudi, les régions de l’est ukrainien contrôlées par les rebelles pro-russes ont été privées d’approvisionnement en gaz en provenance d’Ukraine, et rapidement réapprovisionnées par la Russie. Le géant gazier russe Gazprom a commencé à livrer directement aux régions de Donetsk et de Lougansk.
Gazprom assure que ces livraisons s’inscrivent dans le contrat en vigueur avec l’Ukraine. Mais la compagnie pétrolière ukrainienne Naftogaz a dénoncé une opération contraire aux contrats existants. « N’étant pas en mesure de contrôler les volumes de gaz livrés et l’usage qui en est fait, Naftogaz ne paiera pas ces nouvelles factures », a déclaré son patron. « Naftogaz a annoncé ne plus être en mesure d’alimenter cette zone séparatiste parce que leur pipe n’est plus en état de le faire. Et donc les Russes alimentent cette partie là par cet autre point » d’entrée du gaz dans la région, explique Thierry Bros, analyste gazier de la Société générale, joint par RFI
L'opérateur ukrainien, Naftogaz a riposté en annonçant qu'il ne paierait pas les 12 millions de m3 de gaz russe supplémentaires par jour car la Russie fournit selon la compagnie un gaz qu’elle n’a pas demandé. Selon les prix en cours, il s’agirait de 3,5 millions d’euros par jour. D’autant plus que les livraisons ont repris depuis.
Le gaz est l’éternelle pomme de discorde entre l’Ukraine et la Russie. La décision unilatérale du gouvernement russe d’en livrer à l’est rebelle, même sous forme d’aide humanitaire, sans consulter Kiev, peut être interprétée comme une démonstration de puissance de la part de Moscou.