BCE: succès des banques françaises aux tests de résistance

Vingt-cinq banques européennes ont échoué aux tests de résistance bancaire en zone euro pilotés par la Banque centrale européenne (BCE). Leur besoin en capital est évalué à 25 milliards d'euros. En revanche, les grandes banques françaises ont passé l'examen avec succès.

Parmi les treize établissements évalués en France, comme la BNP Paribas, le Crédit Agricole ou encore HSBC France, seule la Caisse de refinancement de l'habitat ne respectait pas les niveaux de solvabilité requis. D'après la réglementation européenne, les fonds propres des banques doivent représenter 8% du total de leurs engagements, que représentent notamment les crédits.

Malgré la sévérité de l'examen, les banques françaises devraient donc résister en cas de choc financier. Le scénario catastrophe prévoyait une récession, doublée de la déflation, un pic du chômage et un taux d'emprunt élevés. Le ratio de fonds propres de ces banques françaises atteint plus de 11%, soit un niveau très supérieur aux 8% exigés par la BCE. On retrouve la même résistance à la chute éventuelle des prix de l'immobilier, ici leur ratio passe à 9%, toujours supérieur au minimum requis.

Le ministre des Finances, Michel Sapin, salue dans un communiqué « cette démonstration de la solidité des banques françaises qui leur permet d'assurer le financement des entreprises et des ménages et de poursuivre leurs efforts pour soutenir l'investissement et la croissance. » Après s’être fait tancer à Bruxelles pour son budget, la France peut en effet souffler. Et avec elle, la BCE, qui prend le 4 novembre prochain la supervision directe d'un système bancaire européen relativement sain.

Les banques italiennes, dernières de la classe

Au sein de la zone euro, vingt-cinq banques tout de même ont obtenu une mauvaise note à l'issue de cet examen approfondi de leurs actifs et de leur capacité à résister à une crise frappant tout ou partie de leurs activités, rappelle notre correspondant en Allemagne - où siège la BCE - Pascal Thibaut. Parmi elles, neuf établissements sont italiens. Les autres se trouvent à Chypre, en Slovénie, ou encore en Belgique.

Ce bilan doit toutefois être relativisé, car les tests menés étaient fondés sur les bilans des banques au 31 décembre 2013. La moitié de celles qui sont pointées du doigt ont, depuis lors, entrepris des efforts pour améliorer leur situation, comme pour deux établissements en France et en Allemagne. Les autres établissements disposent de six à neuf mois pour améliorer leur solidité financière et leur capacité à affronter la tempête.

Ces troisièmes tests au niveau européen doivent en tout cas permettre d'acroître la confiance vis-à-vis du système bancaire, faciliter l'accès au crédit des entreprises ou l'attrait de ces socitétés pour des investisseurs. Ces tests ont aussi une dimension institutionnelle. Avec les résultats publiés ce dimanche, l'union bancaires et la supervision des plus grands établissements financier confié à la banque centrale européenne peuvent se mettre en place le 4 novembre prochain.

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