La banque suisse UBS soupçonnée de blanchiment de fraude fiscale

Sanctionnée aux États-Unis, inquiétée en Belgique et mise en examen en France, la banque suisse UBS est maintenant soupçonnée par les juges français de blanchiment aggravé de fraude fiscale.

Le manège aurait duré huit ans, de 2004 à 2012 : la banque aurait permis à ses commerciaux suisses de démarcher illégalement et en toute discrétion de riches clients en France. L'objectif  ? Les inciter à placer leur argent sur des comptes non déclarés en Suisse - de l'argent qui, de fait, échappait au fisc français.

Créatrices de mode, footballeurs et ministre intéressés

Le système était apparemment bien rôdé. D'après les premiers éléments de l'enquête des juges français, UBS avait même mis en place une double comptabilité pour masquer les mouvements de capitaux entre les deux pays. Selon le témoignage d'un ancien employé de la banque, plusieurs personnalités se seraient montrées intéressées : des créatrices de mode, des footballeurs de l'équipe de France de football championne du monde en 1998, et même un ministre.

Solution négociée rejetée par Bercy

Après sa mise en examen en juin 2013 pour démarchage illicite, les juges avaient demandé à la banque une caution de près de trois millions d'euros. Avec cette nouvelle mise en examen, elle est aujourd'hui réévaluée à plus d'un milliard d'euros. UBS aurait tenté de trouver une solution négociée à cette affaire en ayant recours au plaider coupable - manoeuvre qui aurait permis un abandon des poursuites contre le versement d'une amende. Mais la transaction a été refusée, à Bercy, par le ministre des Finances.

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