France: les chiffres sans surprise du chômage

L'Insee, l'Institut national de la statistique et des études économiques, avait déjà douché les espoirs du gouvernement, mercredi 25 juin, en rabaissant ses prévisions de croissance et en tablant sur une progression du chômage pour l'ensemble de l'année 2014. Les chiffres de Pôle emploi sont donc sans surprise, avec une hausse de 0,7% d'inscrits par rapport au mois dernier.

Le ministre des Finances, Michel Sapin, avait prévenu ce jeudi 26 juin au matin : la croissance au premier trimestre a été trop plate pour que le chômage évolue dans le bon sens. Et il a vu juste : la barre des 5 millions de personnes inscrites à Pôle emploi en mai, en France métropolitaine, a été dépassée, soit 34 300 demandeurs supplémentaires.

Pour les chômeurs inscrits en catégorie A, c'est-à-dire sans activité, leur nombre s'établit à 3,38 millions, là aussi +0,7 % sur un mois. Une progression identique à celle du mois dernier. Pour les moins de 25 ans, le chômage augmente de 0,4%. Les séniors paient quant à eux un lourd tribut à la dégradation du marché du travail : +0,8% en mai et 11,5% sur an.

Pour y remédier, le gouvernement a présenté un plan en début de semaine. Il prévoit notamment de doubler les aides du contrat de génération ou encore de renforcer le suivi des plus de 50 ans par Pôle emploi. Mais le gouvernement se garde bien d'envisager une inversion de la courbe du chômage dans les prochains mois.

Le ministre du Travail, François Rebsamen, parle désormais d'un objectif de stabilisation d'ici la fin 2014.


■ RÉACTIONS

Selon Henri Sterdyniak, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), rien d'étonnant aux derniers chiffres du chômage. Selon lui, les entreprises sont pessimistes et n'anticipent pas la reprise. Donc, elles n'embauchent pas.

Pour Jérôme Dubus, secrétaire national de l'UMP en charge de la croissance, ce « très mauvais chiffre » est le « résultat d'erreurs majeures de politique économique depuis deux ans ».

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