Le dossier BNP Paribas sera au menu du dîner organisé jeudi soir entre François Hollande et Barack Obama, à l'occasion des commémorations du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie. Les menaces de sanctions contre la banque française inquiètent Paris : la banque française, accusée par les États-Unis d'avoir réalisé des opérations avec des pays sous embargo, est menacée d'une pénalité de plus de dix milliards de dollars et d'une suspension de ses activités aux États-Unis.
Le président français aurait même déjà écrit à son homologue américain pour dénoncer une amende disproportionnée. Laurent Fabius et Michel Sapin, deux poids lourds du gouvernement, ont quant à eux fait part de leur intention de suivre de près l'affaire et de veiller à ce que la sanction soit équitable. Car si l'amende devait atteindre la somme de dix milliards d'euros évoquée, la première banque française pourrait se retrouver en situation délicate.
Le gouvernement a donc décidé de mettre la pression publiquement sur les autorités américaines, et estime que tous les moyens sont bons pour y parvenir, notamment la menace de suspendre les négociations en cours entre l'Europe et les États-Unis sur le traité transatlantique – auquel Barack Obama tient beaucoup. Un bras de fer est engagé.
■ L'affaire vue par les médias américains
François Hollande qui écrit à Barack Obama, Laurent Fabius qui appelle son homologue John Kerry, le gouverneur de la banque de France qui se déplace à New York pour rencontrer le procureur Vance. Toutes ces interventions sont relatées au quotidien dans la presse américaine.
Le titre du New York Times, « Les officiels français tentent de tordre des bras dans l’enquête bancaire », résume l’état d’esprit des commentaires. Le quotidien fait notamment référence à l’intervention du ministre français des Affaires étrangères, qui a mis dans la balance le traité de coopération transatlantique.
La presse s’émeut aussi du déplacement du gouverneur de la banque de France : une intervention qui illustre bien le fossé culturel qui existe entre Paris et Washington, écrit un journaliste.
C’est pourtant John Kerry qui a pris la parole sur ce dossier mercredi, lors d’un déplacement au Liban. Le secrétaire d’Etat a plaidé pour une solution « juste et adéquate ». Et c’est bien ce que demande la France.