L'augmentation le 1er avril 2014 de la taxe sur la consommation a porté un rude coup à l'activité de la troisième puissance économique mondiale. Malgré une ruée des Nippons dans les magasins pour constituer des stocks avant le passage de la taxe de 5% à 8%, les ménages japonais ont ensuite réduit leurs dépenses de 4,6% sur un an. Ce sont notamment les achats de produits alimentaires non frais, de produits électroménagers, ou encore de vêtements qui ont été touchés.
Cette montée des prix et cette consommation en baisse n’est pas sans conséquence sur l’activité du pays. La production industrielle a pris un coup en se contractant de 2,5% sur un mois.
La consommation dégringole
Voici donc le retour de bâton tant redouté. Après l'assouplissement de la politique monétaire et la relance budgétaire, la troisième des flèches décochées par Shinzo Abe pour enrayer la déflation et relancer l'économie nippone semble pour le moment rater sa cible. En avril, les prix ont bondi de 3,2% sur un an (hors produits périssables). C’est un choc pour les Japonais, qui n’ont pas vu les prix grimper depuis vingt ans ! Différents postes sont concernés : électricité (+10%), essence (+6,5%), ou encore alimentation (+5%). Aussi, les Japonais sont mécontents, car leurs salaires ne suivent pas, et leur pouvoir d’achat est fortement menacé.
Les réformes structurelles contre la déflation
Cette baisse de consommation n’est pas bonne pour l’économie japonaise. Car traditionnellement, c’est la demande interne qui tire la croissance de ce pays. Le défi du Premier ministre sera, après cette dernière déconvenue, de générer au plus vite de la demande intérieure, et ceci dès l’été prochain. Aussi, il devra redonner confiance à la population.
L'enjeu est de taille, car c'est sa politique de relance économique, surnommée « Abenomics », qui est menacée. Selon les analystes, le rebond du PIB japonais, attendu pour la seconde moitié de l'année, n'est pas du tout assuré. Dans son rapport annuel sur l’économie nipponne, le Fonds monétaire international (FMI) presse, lui aussi, le gouvernement japonais d’accélérer les réformes structurelles et budgétaires afin d’éviter de retomber dans la déflation.
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