Il était favori, il a fini par s'imposer. Ou par être imposé. Car Louis Gallois, était le candidat de l'Etat pour présider aux destinées d'un groupe dont l'essentiel de l'actionnariat est désormais réparti à égalité entre la famille Peugeot, la puissance publique française et le chinois Dongfeng. Cela fait un an qu'il est au conseil de surveillance du groupe, poussé par l'Etat, qui exigeait un représentant en contrepartie d'une garantie publique de 7 milliards d'euros. Pour Robert Peugeot, Louis Gallois n’était d’ailleurs pas assez indépendant pour cette raison.
Le parcours d'un serviteur de l'Etat
C'est que Louis Gallois est un serviteur de l'Etat. Cet énarque de 70 ans a commencé sa carrière à la direction du Trésor avant de bifurquer vers l'industrie, dans le sillage et le cabinet de Jean-Pierre Chevènement. C'est ce qui lui vaut une image de patron de gauche, préoccupé par les questions sociales. En 1996, il est pourtant poussé par Alain Juppé à la tête de la SNCF. Cela va durer 10 ans. Fort d'expériences précédentes à la Snecma et à l'Aérospatiale, il prend ensuite la tête d'EADS, devenu depuis Airbus group.
Louis Gallois est aussi auteur d'un rapport sur la compétitivité française très commenté dans le milieu politique. Comme son concurrent Gérard Hauser, ancien PDG de Nexans et candidat d'une partie de la famille Peugeot, il a fait le voyage de Pékin pour rencontrer les actionnaires chinois qui n'ont rien trouvé à redire à sa nomination.
Louis Gallois prendra ses fonctions le 30 avril. Il remplacera Thierry Peugeot pour former un tandem à la tête de PSA aux côtés de Carlos Tavares, ancien numéro 2 de Renault. Carlos Tavares remplacera, lui, Philippe Varin à la fin du mois à la présidence du directoire, autrement dit la direction opérationnelle de l’entreprise.