« Cela fait 23 ans qu’on n’a pas eu un mois de janvier aussi bas en immatriculations », rapporte Bertrand Rakoto, analyste chez Polk, cabinet spécialisé sur l’automobile. Les raisons sont multiples. Bertrand Rakoto pointe d’abord la conjoncture économique difficile qui ne favorise pas les investissements des ménages vers l’automobile. Une conjoncture économique qui provoque une augmentation du taux du chômage et qui, par ailleurs, n’incite pas les entreprises à augmenter le volume de leur flotte.
En cause également, la fin de la prime à la casse qui avait boosté la vente de véhicules automobiles et dont les effets sont retombés depuis 2012. L’Espagne l’a d’ailleurs remise en place en octobre dernier.
« L’année 2013 en Europe va être inférieure à ce qu’on a connu en 2012, prédit Bertrand Rakoto. Ca va être une année assez difficile pour les constructeurs, pour les réseaux de distribution également ». Le marché 2013 risque donc d’être un marché historiquement bas pour l’Europe.
Un marché chinois en grande forme
Si le marché automobile est en pleine déprime en Europe, il continue de progresser en Asie. Ainsi, en Chine, les ventes de voitures neuves ont bondi de 46,4% en janvier, par rapport au même mois de l'année dernière. Pour Bertrand Rakoto, cette hausse s'explique par un marché asiatique en forme et une volonté gouvernementale de pousser les constructeurs locaux à réaliser de bonnes performances sur le marché domestique.
« Il est incontournable d’être installé en Chine pour vendre aujourd’hui, analyse Bertrand Rakoto. Les barrières douanières et les taxes qui sont imposées sur les véhicules importés ne permettent pas d’être performant commercialement si on ne produit pas sur place ».
Et si la perspective pour 2013 en Europe est assez sombre, celle au niveau de la zone Asie est au contraire positive. Bien que la croissance soit un peu moins forte que certaines années, elle est bien présente. Une situation économique qui oblige les constructeurs à être présents sur le marché chinois pour en profiter.