Actifs immobiliers trop nombreux et toxiques… Comme tout le secteur bancaire, la banque Anglo Irish a souffert du retournement du marché immobilier en 2008. Deux ans après, l’établissement enregistrait une perte colossale de 17 milliards et demi d’euros, entraînant dans sa chute, plusieurs grandes banques du pays et la panique. Des dizaines de milliards d’euros ont alors été retirés par les épargnants irlandais.
L’Etat décide, alors, la nationalisation de ses principaux établissements, en leur injectant 46 milliards d’euros, dont 30 pour la seule Anglo Irish Bank. Une structure de défaisance, la NAMA, est créée pour racheter les prêts toxiques aux banques. L’ancien président de l’Anglo Irish Bank, Sean Fitzpatrick, et deux anciens hauts responsables de l’établissement doivent encore être jugés, en 2014, pour de présumées malversations financières.
Un lourd chapitre de l’histoire économique
Ce renflouement a pesé sur les finances publiques du pays, qui a été contraint de demander, en 2011, une aide de l’Union européenne (UE) et du Fond monétaire international (FMI). Aujourd’hui, le déficit public a été ramené de 31,3% du produit intérieur brut à 9,5%.
Cette liquidation clôt, donc, un lourd chapitre de l’histoire de l’économie irlandaise. Mais pour boucler ce dossier, le gouvernement doit encore négocier avec la Banque centrale européenne (BCE), l’annulation d'une dette de trois milliards d'euros par an jusqu'en 2023, une somme empruntée par Dublin à la BCE, pour secourir la banque Anglo Irish.
Négociations entre la BCE et Dublin
La BCE a « pris note » de la liquidation des actifs de l’Anglo Irish bank, mais n’a pris de décision sur le sujet, a déclaré son président Mario Draghi à l’issue du conseil des gouverneurs qui s’est tenu ce jeudi 7 février 2013 à Francfort. « Nous n’avons pas pris de décision », a expliqué Mario Draghi, indiquant que « la BCE allait examiner la situation en temps voulu ».
Les négociations entre la BCE et Dublin durent depuis 18 mois. Fin janvier, la BCE rejeté la proposition de Dublin de convertir cette somme en des obligations souveraines à échéance longue, qui seraient ensuite reprises par la Banque centrale irlandaise. Reste qu’un accord entre les deux parties constituerait un précédent pour d’autres pays de la zone euro aux prises avec un système bancaire en difficulté, au premier rang desquels figure l’Espagne.