Grèce: poursuites contre le président des services statistiques, accusé d'avoir gonflé le déficit public

La justice grecque a ouvert mardi 22 janvier des poursuites contre le président des services statistiques, Andréas Giorgiou, suspecté d'avoir gonflé le déficit public de 2009. Une lourde accusation puisque cela aurait plongé son pays dans la terrible crise qu'il connaît actuellement. Andréas Giorgiou, lui, défend la justesse de ses comptes.

Andréas Giorgiou est poursuivi pour crime de « fausse attestation au détriment de l'Etat » et de délit de « violation de devoir ». Le déficit public de la Grèce pour l'année 2009 avait été revu à la hausse en novembre 2010, à 15,4% du PIB, contre une précédente estimation à 13,6%, une augmentation qui aurait été gonflée par Andréas Giorgiou.

La réévaluation des comptes grecs après l'arrivée au pouvoir des socialistes a été le déclencheur de la crise de la dette en Grèce et dans la zone euro. La remise à plat des comptes s'était traduite par de nouveaux sacrifices pour les Grecs. Elle avait été avalisée par Eurostat. C'est une de ses collaboratrices, Zoé Georganta, qui a accusé Andreas Giorgiou d'avoir artificiellement gonflé le déficit public grec en 2009, légitimant ainsi le recours du pays à l'aide financière de l'Union européenne et du FMI.

Andreas Giorgiou nie les accusations

Andreas Giorgiou a rejeté ces accusations, défendant la justesse de ses comptes. Sa démission n'est pas d'actualité, selon son entourage. Les procureurs ont confié l'instruction à un juge anti-corruption et ils ont demandé que d'éventuels « instigateurs moraux » soient recherchés. Les poursuites visent aussi deux autres cadres dirigeants, responsables des comptes nationaux et des recherches statistiques.

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