Avec notre envoyée spéciale à Francfort, Dominique Baillard
Pour sa dernière conférence de presse de l'année, Mario Draghi a voulu d'abord souligner les effets positifs de la politique menée par la BCE. Depuis cet été, la pression est retombée sur la dette des maillons faibles de la zone euro, a-t-il rappelé. Non seulement les taux se sont repliés mais, de surcroît, les acheteurs hors zone euro sont de retour, la dette irlandaise ou portugaise séduit à nouveau ces investisseurs sourcilleux.
Cette embellie sur le front de la dette ne suffit pas pourtant à ranimer l'économie réelle. Et cela prendra du temps avant que la consommation, les embauches et d'abord le crédit aux entreprises repartent dans le bon sens. D'une part parce que ce sont maintenant les pays qui forment le coeur de l'Europe qui sont touchés par la récession, comme les Pays-Bas, l'Allemagne ou la France. Et d'autre part parce que des tensions extérieures pourraient avoir un impact négatif sur l'Europe, des risques géopolitiques mais aussi la façon dont les Américains s'y prendront pour s'attaquer au mur budgétaire.
Dans ce contexte encore maussade, la Banque centrale européenne a décidé de prolonger ces conditions d'emprunt accommodantes pour les banques, elles en bénéficieront jusqu'au mois de juillet.