Pas facile de construire une véritable industrie européenne de défense. En moins d'un mois, le projet de fusion EADS-BAE aura été balayé. La faute aux gouvernements britannique, français et allemand, qui n'ont pas réussi à se mettre d'accord, affirme-t-on de source industrielle.
On sait que Paris et Berlin souhaitaient pouvoir exercer un contrôle sur la nouvelle entité. En conservant des parts, dans le cas des Français, ou en montant au capital du groupe pour les Allemands. Les Britanniques n'y étaient pas favorables. Ils ont tenté de convaincre leurs partenaires. Les discussions ont bien avancé mais n'ont pas débouché sur un accord.
Cette fusion avortée est bien la preuve qu'il est très difficile de faire ménage à trois quand on parle d'aéronautique et de défense en Europe, et quand on parle de milliards de dollars et de centaines de milliers d'emplois.
Tom Enders, le patron d'EADS, considéré comme l'initiateur du projet, regrette que la fusion n'ait pas marché. En Allemagne, les réactions sont plus partagées.