Dans cette affaire, plusieurs logiques s'affrontent. Il y a les Etats - France et Allemagne en tête - qui souhaitent construire une industrie européenne de défense solide et compétitive, et puis il y a les actionnaires, qui particulièrement au sein de BAE-Systems, s'inquiètent de voir une fusion avant tout motivée par des considérations politiques et non par la création de « valeurs » pour les actionnaires.
Invesco Perpetual, premier actionnaire de BAE, souligne que le cours de l'action a déjà chuté et remet en cause le ratio retenu dans le projet de fusion, à savoir 60% de l'ensemble pour EADS et seulement 40% pour BAE.
Mais Invesco, qui détient 13.3% du capital du groupe britannique, s'inquiète surtout de la présence des Etats français et allemand dans le capital de la nouvelle entité. Pour l'investisseur, en essayant de garder une influence sur la gestion du futur groupe, BAE pourrait voir ses positions fragilisées aux Etats-Unis, son principal marché. Le groupe réalise actuellement 43% de son chiffre d'affaires outre-Atlantique et participe à la fabrication d'éléments clefs du chasseur furtif américain JSF.