La sanction n'a pas tardé avec des places européennes qui se sont effondrées le 2 août : moins 5% à Madrid ; l'euro a touché son plus bas niveau en deux ans face au dollar ; les taux d'emprunts à 10 ans de l'Espagne et de l'Italie se sont de nouveau envolés. Ainsi, celui de l'Espagne est repassé au-dessus des 7%, un niveau insupportable pour un pays qui est déjà au bord de l'asphyxie.
Comment expliquer cette déception des marchés ? D'abord parce que Mario Draghi avait fait miroiter, la semaine dernière, une action rapide et décisive de la part de la BCE. Or hier, la BCE n'a fait que temporiser. Elle a simplement évoqué la possibilité d'intervenir sur les marchés obligataires, mais pas avant plusieurs semaines et surtout en posant de telles conditions que les marchés n'y croient pas une seconde.
Marchés incrédules
La première de ces conditions, c'est une intervention préalable des fonds de secours de la zone euro. La seconde, c'est que les pays concernés acceptent de nouvelles mesures d'austérité - alors même que ces pays, Espagne en tête, ont déjà consenti de très lourds sacrifices. Or, ces pays l'ont réaffirmé hier : il n'est pas question pour eux de se plier à des contraintes qui seraient imposées de l'extérieur.
Telle est ainsi la ligne, depuis des mois, de Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol : pas question d'accepter, à l'image de la Grèce, une tutelle de l'Europe et du FMI en échange d'un soutien financier. A Madrid hier, Mariano Rajoy a eu l'occasion de réaffirmer cette position aux côtés de Mario Monti, le dirigeant italien.