Une croissance chinoise au plus bas

La croissance en Chine marque le pas. Plusieurs raisons expliquent ce ralentissement, et notamment la baisse des importations et de la consommation intérieure. La crise des dettes souveraines en Europe est aussi en partie responsable puisque les exportations vers le continent ont baissé.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Chine est tombée à 7,6% au deuxième trimestre, contre 8,1% au premier. C’est le chiffre le plus faible depuis les 6,6% enregistrés au plus fort de la crise financière en 2009 d'après les derniers chiffres de l’Institut national des statistiques.

Cette baisse de régime s’explique par la détérioration de l’environnement international et notamment la crise des dettes souveraines en Europe, qui a entraîné une baisse de la demande étrangère de produits chinois. Les exportations vers l’Europe sont particulièrement touchées. Avec des fortes conséquences sur l’économie réelle : une baisse des prix à la production, des inventaires grandissants dans le secteur manufacturier, une chute des bénéfices et une multiplication des faillites.

Assouplissement de la politique monétaire

Une autre raison explique ce ralentissement de l’activité : les mesures prises en interne pour limiter certains risques de surchauffe, notamment dans le domaine de l’immobilier. Le gouvernement a longtemps soutenu ce secteur, via des vastes programmes de constructions subventionnés. Mais, aujourd’hui, pour éviter une bulle spéculative immobilière, les autorités chinoises limitent le nombre d’appartements que les Chinois peuvent acheter. Une situation plus qu’inquiétante, puisque près de la moitié de la croissance de ces dernières années a été tirée par l’immobilier.

Un ralentissement économique plutôt attendu

Ces derniers mois, le gouvernement a pris plusieurs mesures sur le plan monétaire pour soutenir l’activité. La Banque centrale chinoise a déjà baissé par deux fois les taux d'intérêts directeurs, début juin et début juillet. En maintenant un loyer de l’argent bas, la Banque centrale espère redonner du souffle à l’économie, le risque d’inflation était inexistant. L’inflation est, en effet, tombée en juin à 2,2%. La Banque centrale a également réduit les réserves obligatoires des banques à trois reprises pour leur permettre de prêter davantage.

Soutenir la demande intérieure

Le Premier ministre Wen Jiabao a tiré la sonnette d'alarme cette semaine. Il a décrété que « stabiliser la croissance était la tâche la plus urgente » pour son pays. Les dirigeants chinois tiennent absolument à préserver la stabilité sociale pour le congrès du Parti communiste cet automne, qui doit voir une nouvelle génération de dirigeants accéder au pouvoir.

Mais pour Marie-Françoise Renard de l’Institut de recherche sur l’économie de la Chine à l’université d’Auvergne, « le gouvernement chinois ne va pas mettre en place la même politique que lors de la crise financière de 2009. A cette époque, il avait très largement libéralisé le crédit. Cette fois-ci, il devrait mettre en place une politique plus ciblée pour soutenir la demande intérieure et limiter les risques de surchauffe. »

La Chine n’est pas un cas isolé en Asie. L’économie de Singapour s’est contractée de 1,1% au deuxième trimestre et la Corée du Sud a révisé sa prévision de croissance pour cette année à 3% contre 3,5% en avril.

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