Téléphonie mobile: Orange menace la couverture de Free

L'opérateur de téléphonie mobile Orange menace de suspendre l'accord qui le lie à son concurrent Free, nouveau venu fracassant sur le marché. Orange, issu de l'opérateur historique France Telecom refuse de porter la responsabilité des pannes qui ont touché les clients de Free.

Orange pourrait cesser de prêter son réseau à Free si les pannes du réseau Free Mobile devaient affecter ses propres clients. Un contrat lie les deux opérateurs de téléphonie mobile selon lequel Free connecte son réseau à celui d'Orange là où Free n'est pas encore présent, soit, quand même, 70% du territoire. Or, des incidents ont eu lieu, privant les abonnés de Free de communication. L'Autorité de régulation des télécoms, l’Arcep, a pointé ces difficultés estimant que le nombre d'abonnés à Free et la quantité du trafic généré par ce nouvel opérateur ont été sous-estimés et que le contrat d'itinérance devrait être revu.

Amortir l’impact

Orange refuse de porter la responsabilité de ces pannes et menace de suspendre l'accord. Toutefois on peut s'interroger sur la réalité de cette menace car le contrat entre Free et Orange devrait rapporter plus d'un milliard d'euros à Orange. Et, au début du mois, les dirigeants du groupe s'attachaient à défendre l'intérêt, pour Orange, de cet accord auprès de ses propres salariés qui émettaient des doutes. L’accord Free/Orange, d’une durée de six ans, va permettre à Orange d’amortir l’impact sur son chiffre d’affaires de l’arrivée de Free. En effet depuis l'arrivée des prix cassés de Free, en janvier dernier, Orange a perdu 200 000 abonnés.

Victime collatérale

Orange n’est pas la seule victime des tarifs pratiqués par Free. SFR admet en avoir perdu autant qu’Orange et Bouygues Telecom avoue 134 000 désabonnements. Personne ne sait s’il s’agit, dans tous les cas, de défections d’abonnés vers Free car le 4ème opérateur n’a pas encore communiqué ses résultats, même si les estimations lui prêtent 2,2 millions d’abonnés. Mais, déjà, le PDG de SFR fait les frais de l’opération. Le conseil de surveillance de Vivendi, maison-mère de SFR reproche à Franck Esser de n'avoir pas su s’opposer à l’entrée fracassante de Free sur le marché. C’est Jean-Bernard Lévy, président de Vivendi qui prend directement les manettes.

Avertissement

Depuis l’arrivée de Free en janvier, les trois autres opérateurs ont multiplié les efforts pour éviter l’hémorragie : baisses de tarifs et campagnes publicitaires. De plus les concurrents de Free ne manquent pas d’évoquer la déception de certains clients de Free. Par ailleurs l’Arcep a adressé un avertissement à Free, le menaçant de lancer une procédure de mise en demeure si les investissements pour renforcer sa propre couverture du territoire s’avéraient insuffisants. Free s’est engagé à couvrir 75% de la France d’ici 2015, au lieu de profiter largement de la couverture d’Orange. L’opérateur doit y consacrer 250 millions d’euros cette année.

Partager :