Facebook en Bourse: spéculation ou raison ?

Le site internet Facebook a déposé mercredi 1er février le dossier de ce qui s'annonce comme la plus grosse introduction en Bourse jamais réalisée par la net-économie. Pour certains, il s’agirait de l’entrée en Bourse de la décennie. L’effervescence mondiale qui existe depuis plusieurs années autour du très populaire réseau social sera-t-elle de mise également à ce moment-là ? Il y a de fortes raisons de le croire, mais au vu des dernières arrivées boursières de valeurs technologiques, on est en droit de demeurer dubitatif.

Si les rumeurs d’une valorisation entre 75 et 100 milliards de dollars se confirment, le site Facebook créé il y a huit ans dans une chambre d’étudiant sera aussitôt l’une des 40 plus grosses valeurs boursières, proche du géant de la restauration rapide McDonald’s. Ce serait aussi la plus forte valorisation jamais vue pour une entrée en Bourse aux Etats-Unis, notait Renaissance Capital.

Facebook et son arrivée en Bourse provoque l’effervescence. Avec l’énorme intérêt médiatique suscité par l’opération, et la notoriété exceptionnelle du site aux 845 millions d’utilisateurs, il semble bien que Facebook soit en mesure d’atteindre voire même de dépasser les attentes des analystes.

Car depuis un an, la Bourse a souri à certaines des nouvelles valeurs technologiques qui s’y sont lancées. LinkedIn, le réseau social pour professionnels, affiche actuellement une hausse de 61%, à 72,37 dollars, sur son cours d’introduction même s’il reste loin du pic de 110 dollars atteint à ses tout débuts en mai.

Le succès de l’opération Facebook pourrait suffire à lancer une nouvelle vague

Depuis un certain temps, sur des marchés parallèles, Facebook prenait de l’importance.  M. Gartenberg, analyste au cabinet Gartner, explique : « Les gens commencent à se demander, est-ce que ces valorisations étaient justifiées? trop basses? trop élevées? ». Avec le début des échanges publics, « on va le savoir » bientôt.
Car certaines valeurs technologiques ont déchanté. Ainsi la radio en ligne Pandora a baissé de 19%, ou Demand Media, un site spécialisé dans les contenus spécifiquement conçus pour être référencés en tête des moteurs de recherche a chuté de 62%.

De même le réseau social chinois Renren accuse également une baisse de 64% depuis ses débuts à New York en mai, et Yandex, propriétaire du premier moteur de recherches russe, de 17%. Cependant, pour certains, le succès de l’opération Facebook pourrait suffire à lancer une nouvelle vague d’introductions en Bourse et modifier ces performances mitigées. « Il y a beaucoup d’autres entreprises qui attendent de voir comment le marché va accueillir Facebook », et ne demandant qu’à être encouragées, assure M. Gartenberg.

 

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