Les priorités économiques et sociales du gouvernement Fillon 3

Dès l’annonce de sa reconduction à l’Hôtel Matignon, François Fillon a manifesté sa détermination à conduire une « nouvelle étape » de l’action gouvernementale, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012. La croissance au service de l’emploi, les solidarités et la sécurité sont donc les priorités données à l’équipe gouvernementale nommée dimanche 14 novembre.

Christine Lagarde, maintenue au ministère de l'Economie, des Finances et de l’Industrie, François Baroin, qui reste au Budget, et Xavier Bertrand, de retour au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé : tous les trois sont désormais chargés des questions dont le Premier ministre a fait ses priorités.

La croissance. C’est un indicateur essentiel de sortie définitive de la crise. Le gouvernement confirme l'objectif ambitieux de 2% de croissance l'an prochain. Et même si les analystes ne croient guère à une telle performance, Christine Lagarde se veut résolument optimiste pour 2011. D’autant plus que la relance économique est une des clés de la lutte contre le chômage.

L’emploi. C’est redevenu le sujet de préoccupation majeure des Français. En effet, le nombre des demandeurs d'emploi est désormais de 2, 6 millions de personnes. En un an, il a progressé de près de 4%. Les plus touchés sont les seniors et les jeunes. Les syndicats mais aussi le Medef souhaitent l’ouverture de négociations sur ce thème. Mais pour cela il faut rétablir le contact avec les partenaires sociaux.

Le dialogue social. Xavier Bertrand va devoir avant toute chose renouer le dialogue avec les syndicats, après le long conflit sur la réforme des retraites. Il bénéficie du fait qu’arrivant après l’adoption du projet sous la houlette d'Eric Woerth, il peut reprendre les discussions du bon pied. De plus, le nouveau ministre du Travail n’est pas un inconnu des partenaires sociaux puisqu’il a déjà exercé ces fonctions jusqu’en 2009. Sans attendre Xavier Bertrand s’apprête à recevoir les syndicats dans les jours qui viennent.

La santé. La réforme de l’hôpital public a été lancée par Roselyne Bachelot. Xavier Bertrand devra poursuivre sa mise en œuvre en dépit des difficultés. Prenant ses fonctions au lendemain de sa nomination, il a annoncé sa volonté de moderniser la médecine de proximité. Mais comme ce secteur repose largement sur la médecine libérale, l’exercice pourrait s’avérer périlleux.

La fiscalité. Faute d’une réelle remise à plat, délicate sur le plan politique, la réforme de la fiscalité est aussi à l'ordre du jour du gouvernement d’ici 2012. Déjà, c’est la fin annoncée du bouclier fiscal et de l'impôt sur la fortune, afin, explique-t-on à Bercy, de se rapprocher de la fiscalité allemande. Mais, surtout, le bouclier fiscal est parvenu à cristalliser toutes les accusations d’injustice, à droite comme à gauche. Le débat sur la TVA sociale, destinée à dissuader les délocalisations d’entreprises, devrait aussi être relancé.

La présidence du G20. Pour un an, c’est Nicolas Sarkozy qui assure la présidence de ce forum des pays riches et émergents. La ministre de l’Economie, rompue aux rencontres internationales, sera aux côtés du président de la République pour tenter de faire avancer la régulation du système financier international, dans un contexte de guerre des monnaies.

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