De notre envoyée spéciale, Sarah Tisseyre
C’est l’accordeur officiel du Festival La Roque d’Anthéron depuis près de quarante ans, le Belge Denijs de Winter. Au mur de son atelier, des mots de remerciements signés des plus grands solistes… Le voilà, préparant le piano de la célèbre pianiste portugaise Maria-João Pires avant son entrée en scène. Derniers ajustements sur les 230 cordes que contient le ventre de l’instrument. « Je travaille dans l’acoustique qui est donnée ici. Le plein air est un peu plus compliqué, mais un des autres paramètres, c’est aussi l’œuvre et le toucher du pianiste. »
À l’atelier, le soliste Bertrand Chamayou est venu choisir parmi trois pianos à queue rutilants, alignés comme des chevaux de course. Pour que ses bijoux faits à la main ne souffrent pas de la chaleur extérieure, la température et le taux d’humidité de la pièce sont soigneusement réglés. Tout est fait pour choyer l’instrument… et le pianiste.
« Je fais ce métier depuis 58 ans, explique Denijs de Winter, et je trouve cela, à chaque fois, tellement étonnant que quelqu’un ose se mettre tout seul devant 2 000 personnes sur un tabouret, jouer des pièces avec des milliers de notes et il joue cela par cœur ! Participer à cela est vraiment presque un choix de vie. »
Avec un objectif : faire oublier la mécanique au virtuose afin qu’il se concentre sur sa musique.
► 38e Festival international de piano de La Roque d’Anthéron, jusqu'au 18 août 2018