De notre envoyée spéciale à Arles, Sarah Tisseyre
Au pied des deux colonnes du Théâtre antique d’Arles, un piano à queue. D’un côté au clavier, la frêle silhouette de Maria Joao Pires, célèbre pianiste portugaise ; de l’autre, assis dans ses habits pourpres de moine bouddhiste au soleil couchant, Matthieu Ricard : « Le fondateur de la psychologie contemporaine disait : si vous pouvez éviter la tension, ce serait l’éducation par excellence ».
Tandis que Matthieu Ricard invite les centaines de spectateurs à la méditation, Maria Jaao Pires joue Bach et Schubert. A 74 ans, la soliste a mis fin à son immense carrière et n’accepte plus que ce genre de projet hors du commun : « Je suis pratiquante de la méditation depuis très longtemps. Et je pense surtout que la manière d’entendre et d’écouter la musique devrait se faire d’une autre façon, moins concentrée dans les noms des musiciens. C’est une façon de se rapprocher des autres. En entendant les mots de Matthieu Ricard, cela a un sens pour moi de jouer ».
Maria Jaao Pires et Matthieu Ricard en sont à leur cinquième représentation ensemble. Des concerts dont les bénéfices sont destinés à des actions humanitaires.