■ Palme d'or : Une Affaire de famille, de Hirokazu Kore-Eda
Une Affaire de famille raconte l'histoire d'une famille qui vivote et chaparde dans les magasins, qui recueille une fillette de cinq ans maltraitée. Il s'agit de la première palme d'or japonaise depuis 1997 et L'Anguille, de Shohei Imamura.
→ (RE)VOIR : La drôle de famille de Hirokazu Kore-Eda
■ Grand prix : BlackKklansman, de Spike Lee
Dans ce film pamphlet, Spike Lee dénonce à la fois le racisme, l'extrême droite et le président américain Donald Trump. Alternant entre polar classique et film politique, le dernier opus du réalisateur new-yorkais s'achève sur la dénonciation des événements de Charlottesville, cette ville de Virginie secouée par des violences de groupuscules d'extrême droite en août dernier.
→ (RE)LIRE : «BlacKKKlansman» à Cannes: Spike Lee se moque du Ku Klux Klan et cible Trump
■ Prix du jury : Capharnaüm, de Nadine Labaki
Ce film, réalisé par la Libanaise Nadia Labaki, est l'histoire d'un enfant laissé pour compte qui se rebelle contre la vie qu'on cherche à lui imposer. La cinéaste de 44 ans avait ému le public
→ (RE)LIRE : «Capharnaüm» à Cannes, Nadine Labaki, cinéaste libanaise des enfants abandonnés
■ Palme d'or « spéciale » : Jean-Luc Godard, pour Le Livre d'image
Le réalisateur franco-suisse s'est vu décerner une Palme d'or « spéciale » pour Le Livre d'image. La présidente du jury Cate Blanchett a expliqué que ce prix visait à récompenser « un artiste qui fait avancer le cinéma », « qui a repoussé les limites, qui cherche sans arrêt à définir et à redéfinir le cinéma ».
→ (RE)LIRE : «Le Livre d’image», tempête de grains de film de Jean-Luc Godard
■ Prix d'interprétation masculine : Marcello Fonte, pour son rôle dans Dogman
L'acteur italien Marcello Fonte est récompensé pour son interprétation dans Dogman, de son compatriote Matteo Garrone. Il y tient le rôle d'un toiletteur pour chiens qui va peu à peu sombrer dans la violence.
→ (RE)LIRE : «Dogman» à Cannes: Matteo Garrone raconte la déchéance et la violence d’une cité
■ Prix de la mise en scène : Pawel Pawlikowski, pour Cold War
Le réalisateur polonais Pawel Pawlikowski est récompensé pour ce film racontant l'histoire d'un amour tourmenté en pleine guerre froide, tournée dans un superbe noir et blanc. Pawel Pawlikowski, 60 ans, avait reçu un Oscar en 2015 pour son précédent film Ida.
→ (RE)VOIR : «Cold war», de Pawel Pawlikowski, l’amour impossible entre Est et Ouest
■ Prix du meilleur scénario : Alice Rohrwacher, pour Heureux comme Lazzaro, et Nader Saeivar et Jafar Panahi, pour Trois visages
Ecrit et réalisé par l'Italienne Alice Rohrwacher, Heureux comme Lazzaro est l'histoire d'une rencontre et d'une amitié entre Lazzaro, un jeune paysan, et Tancredi, un jeune noble arrogant.
Trois visages, réalisé par Jafar Panahi et coécrit avec Nader Saeivar, est le portrait de trois femmes iraniennes. Il raconte l'histoire d'une célèbre actrice iranienne (Behnaz Jafari, dans son propre rôle) qui reçoit la vidéo d'une jeune fille implorant son aide pour échapper à sa famille conservatrice et pouvoir devenir comédienne. Elle part alors avec son ami, le réalisateur Jafar Panahi (joué par Jafar Panahi lui-même), dans le village de la jeune fille, dans les montagnes reculées du nord-ouest de l'Iran, pour comprendre s'il s'agit ou non d'une manipulation.
Interdit de voyager, Jafar Panahi, 57 ans, n'avait pas pu venir défendre son film et n'a pas pu non plus venir collecter son prix, qui a été remis à sa fille.
→ (RE)LIRE : «Trois visages» - le maître Jafar Panahi est arrivé au Festival de Cannes
■ Prix d'interprétation féminine : Samal Esljamova, pour son rôle dans Ayka
L'actrice kazakhe joue dans ce film de son compatriote Sergueï Dvortsevoï une jeune réfugiée kirghize sans papiers poussée aux dernières extrémités pour survivre à Moscou. Samal Esljamova, 33 ans, était déjà apparue dans le premier film de Dvortsevoï, Tulpan, couronné par le prix Un Certain Regard, à Cannes en 2008.
■ Caméra d'or du premier long métrage : Lukas Dhont, pour Girl
Le jeune réalisateur belge est récompensé pour ce film qui raconte l'histoire vraie d'une adolescente née garçon qui rêve de devenir ballerine. Ce long-métrage a déjà valu un prix d'interprétation à Victor Polster, 16 ans, dans la section Un Certain Regard. Il s'est également vu décerner le Queer Palm 2018, un prix indépendant créé en 2010 récompensant un film des sélections cannoises pour son traitement des thématiques altersexuelles (homosexuelles, bisexuelles, transgenres).
■ Palme d'or du meilleur court-métrage : All These Creatures, de Charles Williams