Avec notre envoyée spéciale à Cannes, Sophie Torlotin
Adapter le célébrissime roman picaresque de Cervantès, c'est le projet d'une vie, ou plutôt d'un quart de vie pour Terry Gilliam, réalisateur de Brazil, de L'Armée des douze singes ou encore Las Vegas Parano. L’homme qui tua Don Quichotte raconte d’ailleurs en quelque sorte la genèse de ce projet ; sa folie, ses déboires.
Adam Driver y incarne un jeune réalisateur de publicités. Lors d’un tournage en Espagne, il retrouve son film de fin d’études consacré à Don Quichotte, ainsi que l’acteur principal, devenu fou au point de s’identifier au «chevalier à la Triste Figure» et de le prendre, lui le réalisateur, pour son écuyer Sancho Panza.
A 77 ans, Terry Gilliam exorcise avec ce film toutes ses mésaventures : un premier tournage apocalyptique, il y a 18 ans, avorté au bout de cinq jours après que des pluies diluviennes ont ruiné les décors et que l’acteur principal Jean Rochefort - accompagné de Johnny Depp au casting - a déclaré forfait.
L'ancien membre des Monthy Pythons n'abandonne pas pour autant. Il finit par convaincre des producteurs en 2016, dont Paolo Branco. Paolo Branco qui, revendiquant les droits, voudra par la suite empêcher la projection du film à Cannes puis sa sortie en salles via un référé en interdiction...
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La justice a finalement tranché en faveur du réalisateur, et c'est avec bonheur que Terry Gilliam peut, ce samedi après un ultime problème de santé dont le réalisateur est déjà remis, mettre un point final à son obsession pour Don Quichotte. Et de remercier au passage, dans les colonnes du Parisien, Paulo Branco « d’avoir fait une telle publicité pour le film ».