Ancré sur son île natale, le nouveau roman de Yanick Lahens est une plongée dans la société haïtienne contemporaine dans toute sa complexité. D'où le titre, Douces Déroutes, qui souligne à la fois la beauté et les dérives du pays.
A l'image de la lettre qui ouvre le récit : celle d'un juge intègre condamné par la mafia. Un assassinat sordide qui permet à la romancière de poser la question de la justice à Port-au-Prince, mais pas seulement.
« Je pense que la justice est vraiment comme une colonne vertébrale dans une société, estime Yanick Lahens. Et pour moi c’était peut-être une manière de mettre le doigt sur les injustices politiques sociales, économiques. C’est un pays de grande injustice. Et la lettre annonçant la mort de ce juge, c’est comme une déflagration et tous les personnages sont touchés par des éclats et devront se positionner face à cette mort… »
Et si la mort plane tout au long du roman, Douces Déroutes est aussi un récit irrigué par la poésie, la musique, et la langue créole qui rythme l'écriture de Yanick Lahens. Un portrait haïtien tout en nuances.
► (Re)écoutez l'intégralité de l'entretien avec Yanick Lahens dans Littérature Sans Frontières