Même bande-son atmosphérique signée Vangelis, même scénariste, Hampton Fancher, même univers... Mais le postulat de départ a changé. Dans le film d'origine, adapté d'un roman de Philip K. Dick, Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, l'inspecteur Rick Deckard chargé de traquer et d'éliminer les androïdes rebelles, le Blade Runner incarné par Harrison Ford, tombait amoureux de la réplicante Rachel.
Dans 2049, le Blade Runner est un robot docile, programmé pour obéir aux humains. Appelé par son numéro de série, mais aussi comme un héros kafkaïen, K a les traits de l'imperturbable Ryan Gosling. Mais lors d'une enquête, il va découvrir un secret qui pourrait bien être celui de ses origines.
Esthétique bluffante
Le Québécois Denis Villeneuve réussit l'impossible : respecter l'esprit du chef-d'œuvre de Ridley Scott, film noir futuriste, tout en imprimant sa marque. Il réalise des séquences à l'esthétique bluffante : désert californien envahi de serres de synthèse, décharge de ferraille inquiétante, Las Vegas irradiée et fantomatique, baignée d'une lumière ambrée, scène d'amour mêlant personnage tangible et hologramme...
On peut suivre avec plaisir l'intrigue policière, mais aussi méditer sur les interrogations existentielles qu'elle véhicule avec maestria.