2740, quelque part dans le vaste univers... Valérian et Laureline, deux agents spatio-temporels, sont chargés d'élucider un mystère et de déjouer un complot qui menace l'existence d'Alpha, la gigantesque cité intergalactique où vivent en bonne intelligence des milliers de créatures, humaines et extra-terrestres.
« Valérian » et les 2 700 effets spéciaux
Ce 17e long métrage de Luc Besson brille moins par son scénario que par sa réalisation et la création d'un univers visuel foisonnant, reposant sur plus de 2 700 effets spéciaux. Valérian et la Cité des mille planètes comporte notamment une course poursuite virtuose mêlant univers virtuel et réel.
Luc Besson a de plus respecté les valeurs humanistes, antiracistes et écologistes des albums de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières. « Je trouve que récemment, dans les films de science fiction - surtout américain - tout est très noir, affirme Luc Besson. Moi, je rêve d’un futur où l’on est tous solidaires, où les aliens sont gentils, où c’est drôle, où il y a plein de couleurs… »
Après le record, le succès ?
Si Luc Besson remporte son pari esthétique, l'enjeu économique semble plus périlleux. A 58 ans, le réalisateur espère néanmoins un franc succès pour mettre en chantier les deux suites de Valérian qu'il a déjà commencé à écrire.
Entremps, Valérian a déjà battu un record, celui de plus gros budget de l'histoire du cinéma français : près de 190 millions d'euros. Sera-t-il le sauveur ou le fossoyeur d'EuropaCorp, la société de production créée par Luc Besson en 2000 ?
Ce sera quitte ou double pour le studio indépendant qui a annoncé en juin dernier des pertes record de 120 millions d'euros en raison des contre-performances de quatre précédents films. EuropaCorp assure cependant que le risque financier lié au film est limité... La société a en effet déjà couvert près de 90 % du budget du film en le prévendant dans 120 pays.
« Valérian », fer de lance de la bande dessinée ?
Pour Dargaud, l'éditeur des 22 albums de bande dessinée, l'enjeu est également important. Pierre Christin, le scénariste, espère que l'aura du film fera connaître son œuvre à l'étranger.
« C’est vrai, par exemple, cela fait un choc de voir Valérian en caractères cyrilliques, vu qu’en Russie, il y a zéro culture de la BD. Comment cela va marcher ? Mystère et boule de gomme. »
Sorti vendredi dernier aux États-Unis, précédé de critiques assassines, Valérian se hisse difficilement à la cinquième place du box-office américain : un flop ! Mais Luc Besson a assuré ses arrières, en ouvrant son capital, en septembre dernier, au Chinois Fundamenta.
► Luc Besson est notre Invité Culture ce mercredi 26 juillet, pour écouter l’interview, cliquez ici