«Valérian», le coup de poker de Luc Besson

C'est l'un des événements cinéma de l'été: ce mercredi 26 juillet sort en France le très attendu nouveau film de Luc Besson. Adapté d'une saga de bande dessinée très française, «Valérian et la Cité des mille planètes» a été tourné en anglais avec des stars anglo-saxonnes : Dane DeHaan dans le rôle de l'agent spatial Valérian, Cara Delevingne dans celui de sa coéquipière et amoureuse Laureline. Mais on trouve aussi au générique Rihanna et Herbie Hancock. Luc Besson et surtout sa compagnie Europacorp jouent gros avec cette superproduction taillée pour le marché mondial.

2740, quelque part dans le vaste univers... Valérian et Laureline, deux agents spatio-temporels, sont chargés d'élucider un mystère et de déjouer un complot qui menace l'existence d'Alpha, la gigantesque cité intergalactique où vivent en bonne intelligence des milliers de créatures, humaines et extra-terrestres.

« Valérian » et les 2 700 effets spéciaux

Ce 17e long métrage de Luc Besson brille moins par son scénario que par sa réalisation et la création d'un univers visuel foisonnant, reposant sur plus de 2 700 effets spéciaux. Valérian et la Cité des mille planètes comporte notamment une course poursuite virtuose mêlant univers virtuel et réel.

Luc Besson a de plus respecté les valeurs humanistes, antiracistes et écologistes des albums de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières. « Je trouve que récemment, dans les films de science fiction - surtout américain - tout est très noir, affirme Luc Besson. Moi, je rêve d’un futur où l’on est tous solidaires, où les aliens sont gentils, où c’est drôle, où il y a plein de couleurs… »

Après le record, le succès ?

Si Luc Besson remporte son pari esthétique, l'enjeu économique semble plus périlleux. A 58 ans, le réalisateur espère néanmoins un franc succès pour mettre en chantier les deux suites de Valérian qu'il a déjà commencé à écrire.

Entremps, Valérian a déjà battu un record, celui de plus gros budget de l'histoire du cinéma français : près de 190 millions d'euros. Sera-t-il le sauveur ou le fossoyeur d'EuropaCorp, la société de production créée par Luc Besson en 2000 ?

Ce sera quitte ou double pour le studio indépendant qui a annoncé en juin dernier des pertes record de 120 millions d'euros en raison des contre-performances de quatre précédents films. EuropaCorp assure cependant que le risque financier lié au film est limité... La société a en effet déjà couvert près de 90 % du budget du film en le prévendant dans 120 pays.

« Valérian », fer de lance de la bande dessinée ?

Pour Dargaud, l'éditeur des 22 albums de bande dessinée, l'enjeu est également important. Pierre Christin, le scénariste, espère que l'aura du film fera connaître son œuvre à l'étranger.

« C’est vrai, par exemple, cela fait un choc de voir Valérian en caractères cyrilliques, vu qu’en Russie, il y a zéro culture de la BD. Comment cela va marcher ? Mystère et boule de gomme. »

Sorti vendredi dernier aux États-Unis, précédé de critiques assassines, Valérian se hisse difficilement à la cinquième place du box-office américain : un flop ! Mais Luc Besson a assuré ses arrières, en ouvrant son capital, en septembre dernier, au Chinois Fundamenta.

► Luc Besson est notre Invité Culture ce mercredi 26 juillet, pour écouter l’interview, cliquez ici

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