« On ne sait jamais qu'on est avant-guerre ». Cette phrase du début de Planétarium est l'une des clés du film. Hanté par ses propres fantômes, qu'il rêve de voir apparaître sur pellicule, le producteur André Korben ne se rend pas compte que dans la vie réelle, l'antisémitisme ronge la société des années 1930.
Bernard Natan, l’ex-propriétaire de Pathé
Ses actionnaires complotent contre lui, trop occupés à poursuivre ses chimères, fascinés par les dons de ses deux protégées. Planétarium s'inspire librement de la vie de Bernard Natan. Ce producteur d'origine roumaine, propriétaire de Pathé, a beaucoup fait pour que le cinéma français passe du muet au sonore. Victime d'une campagne de dénigrement nauséabonde, Bernard Natan est livré aux nazis en 1942. Il sera déporté à Auschwitz.
L'antisémitisme, le cinéma, les médiums…
L'arrière-plan historique ne résume pas à lui seul le troisième film de Rebecca Zlotowski, et c'est peut-être le problème. À 36 ans, la réalisatrice est l'une des plus douées de sa génération, mais, avec Planétarium, elle aborde trop de sujets à la fois : l'antisémitisme, le cinéma, les médiums. Avec Natalie Portman, Lily-Rose Depp et Emmanuel Salinger, filmés par une caméra numérique de dernière génération, il n'en reste que de belles images...