L'actrice française Catherine Deneuve, 72 ans, a été honorée vendredi, dans la ville qui a vu naître le cinématographe, pour sa « contribution exceptionnelle » au 7e art. Surprenant son monde, elle a alors dédié son prix Lumière, qui lui était remis par le réalisateur Roman Polanski, aux agriculteurs.
« Dans tous les films que j'ai choisi de montrer à Lyon (pendant le Festival Lumière, NDLR), il y a un film de Raymond Depardon qui s'appelle Profils paysans et je dédie ce prix à tous les agriculteurs de France », a-t-elle déclaré, vêtue d'une longue robe noire au théâtre des Célestins, accompagnée de sa fille Chiara Mastroanni.
Le festival Lumière, dirigé par Thierry Frémaux, est dédié aux films classiques. Il est organisé chaque année depuis 2009 par l'Institut Lumière en hommage à l'histoire du cinéma. Etaient venus rendre hommage à Mme Deneuve pour l'occasion (outre Bertrand Tavernier, directeur de l'Institut Lumière) : Marisa Paredes, Park Chan-wook, Quentin Tarantino, Christophe Honoré, Lambert Wilson ou encore Vincent Lindon.
C'est la première fois qu'une femme remporte le prix Lumière. Catherine Deneuve est également le second comédien célébré dans un parterre de réalisateurs. « Catherine », comme l'ont l'appelée chaleureusement les participants du festival, a confié à la presse son sentiment pendant cette soirée dédiée à « son » cinéma :
« Hier soir, la soirée, ce qui m'a beaucoup touchée, ce que c'était vraiment un hommage de cinéma, pour une actrice comme moi qui aime beaucoup le cinéma. Donc, c'était vraiment quelque chose qui m'a beaucoup plu. J'étais émue. »
Un hommage inattendu aux agriculteurs
L'actrice française a également profité de cette conférence de presse pour évoquer plus en longueur son choix de rendre hommage, à l'occasion de cette cérémonie, aux agriculteurs français, une profession en souffrance :
« C’est un monde que je connais un peu. Pas de très, très près, mais quand même un peu. Et je suis très sensible à leur sort et à notre sort à nous à travers eux, aussi, parce que c’est vraiment une situation très difficile et que j’ai l’impression que s’ils n’étaient plus là, notre monde et notre pays seraient vraiment très différents. »