On doit cette opération exceptionnelle à l’archéologue Rémi Rivière, qui a milité auprès de la mairie de Paris pendant treize ans. Le résultat est surprenant. Dès 9 h du matin, les Parisiens se sont mobilisés et sont venus en très grand nombre. Beaucoup ont dû repartir, déçus : la visite se fait par groupes de 17 personnes, et il n'y a que 8 groupes par jour, ce qui représente 136 personnes.
On a gravi les 300 marches - l’équivalent de 16 étages - mais, une fois arrivés en haut de la tour de 54 mètres, un panorama somptueux s’est ouvert devant nos yeux : Paris dans toute sa splendeur, sur 360 degrés.
Le patron des alchimistes
Rémi Rivière, notre guide, nous donne les explications parmi les statues des quatre évangélistes et celle de Saint-Jacques le Majeur, située à l’angle nord-ouest de l’édifice : « On est dans du beau calcaire du bassin parisien. Ce calcaire est très friable, et entre le moment où l’on a construit la tour (des statues ont été fabriquées au XVIe siècle), et la première grande restauration du XIXe siècle, ces statues étaient en très mauvais état. Ce qui fait que l’ensemble de la grande statuaire de la tour Saint-Jacques est du XIXe siècle ».
C’est toute une page de l’histoire de Paris. La tour fut d’abord le clocher de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie, construite au XVIe siècle, et le départ de Saint-Jacques-de-Compostelle. Démolie à la Révolution, la tour eut une histoire tourmentée jusqu'à nos jours et possède un lien avec les alchimistes, comme nous l’explique Rémi Rivière : « Il y avait un paroissien très riche, célèbre, qui s’appelait Nicolas Flamel, lequel, cent ans avant la construction de la tour Saint-Jacques, avait participé à la construction de l’église, en payant un portail particulier par lequel il pouvait rentrer depuis chez lui. Il s’était fait même enterrer à l’intérieur de l’église. Il était tellement riche qu’on a cru qu’il avait trouvé la pierre philosophale, et il est devenu une sorte de patron des alchimistes. »
Nous avons redescendu l’escalier étroit, chargé d’histoire, la tête pleine de la beauté de Paris vu d’en haut.
Pour en savoir plus :