« Take Shelter », métaphore d’une catastrophe annoncée

Ce film de l’Américain Jeff Nichols a été très remarqué au Festival de Cannes où il remporta le Grand Prix de la Semaine de la critique. Take Shelter est une chronique familiale, mais aussi une métaphore des temps modernes, dans lequel un père de famille sombre, semble-t-il, dans la folie en étant persuadé qu'un ouragan va s'abattre sur sa communauté.

 

Métaphore d'une catastrophe annoncée ou délire paranoïaque d'un homme gagné par la folie ? Take Shelter est sans doute un peu les deux. Dans une petite ville moyenne du Texas, un bon père de famille, Curtis LaForche, conducteur de travaux, va mettre en péril son emploi, ses finances et sa famille pour construire un abri anti-tornade. Car ce trentenaire inquiet, dont la mère est internée depuis vingt ans, est persuadé qu'un ouragan menace...

Bruit de foudre, éclair brisant le ciel orageux, cauchemars apocalyptiques, le réalisateur Jeff Nichols nous offre les visions d'horreur de son personnage principal, qu'il alterne avec les douces séquences familiales. La petite fille du couple, sourde, faisant office de témoin muet et impuissant.

Take shelter peut être vu comme une chronique familiale, la désintégration d'un couple de l'Amérique moyenne où le moindre faux pas peut déclencher le déclassement. Mais une autre lecture est possible, celle d'une métaphore, la mise en scène prémonitoire d'un cataclysme nous touchant tous. Les tornades n'étant alors autres que les conséquences à venir de la plus grave crise économique depuis 1929.

 

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