Avec notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas
L’affaire Ménard ne pouvait survenir à un pire moment. Le commandant canadien devait superviser en juin 2010 la plus importante contre-offensive contre les insurgés afghans dans le sud du pays depuis huit ans. Sous ses ordres, il aurait eu 2 800 soldats, des Canadiens en grande partie, mais aussi un contingent américain. L’armée a plutôt dépêché le précédent commandant qu’il avait remplacé il y a 9 mois.
La direction des forces armées demeure discrète sur les raisons qui l’ont poussée à démettre Daniel Ménard de ses fonctions car une enquête est en cours. Ce dernier revenait tout juste du Canada, où il avait fait face à la cour martiale. En mars 2010, le commandant a fait feu deux fois avec son arme sur l’aéroport de Kandahar alors qu’il se dirigeait vers un hélicoptère avec son supérieur. Personne n’a été blessé, mais des accusations ont été portées contre le commandant. Il a été condamné à 3 500 dollars d’amende, une sentence qu’il a acceptée sans sourciller.