Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas
Sur le papier, il était prévu que le gouvernement canadien apporte son aide à la Croix-Rouge pour s’assurer que les prisonniers afghans capturés par les soldats canadiens soient bien traités à leur arrivée dans les prisons afghanes.
Dans les faits, le témoignage de Richard Colvin qui a séjourné en Afghanistan en 2006 et 2007 révèle une toute autre réalité. La plupart du temps, les représentants de la Croix-Rouge mettaient plusieurs mois à retrouver la trace des captifs, si finalement ils parvenaient à les localiser.
Rapports à l’appui, le diplomate montre que les représentants du gouvernement canadien en Afghanistan se déchargeaient de leurs responsabilités dans ce dossier. Malgré des demandes répétées, la Croix-Rouge se heurtait au silence canadien dès qu’il s’agissait de savoir où et quand un prisonnier avait été transféré.
Richard Colvin a tenté en vain il y a quatre ans d’alerter les responsables au ministère des Affaires étrangères. L’ambassadeur canadien à Kaboul a même restreint le nombre de destinataires des rapports envoyés par le diplomate, en censurant un passage où il mentionnait les critiques de la Croix-Rouge.