Prisonniers afghans torturés : le diplomate canadien témoigne de nouveau

Au Canada, le diplomate Richard Colvin, dont le témoignage sur le sort réservé aux prisonniers afghans avait enflammé l'opposition, fournit des détails sur cette affaire, documents à l’appui. Le quadragénaire en poste désormais à l’ambassade canadienne à Washington s’exprimait devant une commission qui doit déterminer la responsabilité des enquêteurs militaires dans ce dossier. Selon Richard Colvin, le gouvernement canadien n’a pas aidé la Croix-Rouge à assurer le suivi des prisonniers remis aux autorités afghanes.

Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas

Sur le papier, il était prévu que le gouvernement canadien apporte son aide à la Croix-Rouge pour s’assurer que les prisonniers afghans capturés par les soldats canadiens soient bien traités à leur arrivée dans les prisons afghanes.

Dans les faits, le témoignage de Richard Colvin qui a séjourné en Afghanistan en 2006 et 2007 révèle une toute autre réalité. La plupart du temps, les représentants de la Croix-Rouge mettaient plusieurs mois à retrouver la trace des captifs, si finalement ils parvenaient à les localiser.

Rapports à l’appui, le diplomate montre que les représentants du gouvernement canadien en Afghanistan se déchargeaient de leurs responsabilités dans ce dossier. Malgré des demandes répétées, la Croix-Rouge se heurtait au silence canadien dès qu’il s’agissait de savoir où et quand un prisonnier avait été transféré.

Richard Colvin a tenté en vain il y a quatre ans d’alerter les responsables au ministère des Affaires étrangères. L’ambassadeur canadien à Kaboul a même restreint le nombre de destinataires des rapports envoyés par le diplomate, en censurant un passage où il mentionnait les critiques de la Croix-Rouge.
 

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