Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Conscient des graves conséquences que pourraient avoir ses révélations pour sa carrière et la nouvelle coalition au pouvoir, David Laws a réagi très vite. Présentant ses plus plates excuses, il a promis de rembourser les quelque 50 000 euros de défraiements, et a de lui-même soumis son cas au Comité de surveillance parlementaire pour qu’une enquête soit ouverte.
Malgré tout, ses agissements paraissent peu défendables. Pendant cinq ans, le député libéral-démocrate a fait passer sur ses frais parlementaires, la location d’une chambre dans une propriété appartenant à son compagnon de longue date, enfreignant ainsi une règle parlementaire, passée en 2006, qui interdit aux députés de louer le logement d’un partenaire.
David Laws, un ancien banquier de La City, désormais millionnaire, s’est justifié en expliquant qu’il ne l’avait pas fait pour s’enrichir, mais pour préserver leur vie privée et ne pas révéler son homosexualité. Mais ses arguments n’ont guère convaincu.
Beaucoup sont choqués de s’apercevoir que cette affaire tombe un an après le grand scandale qui a terni la réputation de très nombreux parlementaires, et que loin de faire son mea culpa, à l’époque David Laws s’était au contraire targué d’être un homme politique intègre.
Aujourd’hui, secrétaire au Trésor très prometteur, David Laws se retrouve dans une position très difficile alors même que le gouvernement Cameron a promis de mener une croisade contre les abus et la corruption au sein du Parlement.