Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Comme à chaque nouvelle législature, Elisabeth II avait auparavant parcouru en carrosse la courte distance qui sépare le palais de Buckingham du Parlement de Westminster, accompagnée dans un autre attelage des symboles de la royauté : la couronne, l’épée et la cape impériale.
Puis, une fois dans la très belle et luxueuse Chambre des Lords aux tons pourpre, la souveraine, en habit d’apparat et coiffée de sa couronne de pierres précieuses, a chaussé ses lunettes et lu doctement le document que lui avaient rédigé les services du nouveau Premier ministre.
Un programme législatif écouté par une extrême attention car il a exposé les priorités d’un gouvernement de coalition conservateurs-libéraux démocrates, une alliance inédite dans l’histoire récente du pays.
La rigueur a été le premier aspect évoqué par la reine puisqu’elle a commencé son discours en affirmant : « la première priorité de mon gouvernement est de réduire le déficit et d’assurer le retour de la croissance économique ».
La reine a mentionné la création d’un bureau de la responsabilité budgétaire. Ce service aura pour tâche d’établir des prévisions de croissance et d’anticiper les besoins d’emprunt de l’Etat.
Au-delà de l’économie, le gouvernement entend aussi supprimer des projets comme le projet travailliste de carte d’identité obligatoire, renforcer aussi les libertés civiles tout en restreignant l’usage des caméras de surveillance et les banques de données ADN.
L’éducation est aussi en haut de la liste. Les conservateurs notamment veulent autoriser les enseignants et les parents d’élèves à créer leurs propres écoles hors du contrôle de l’Etat.
Autre mesure phare aussi, on reconnaît là la touche libérale démocrate, le programme comporte les réformes électorales et constitutionnelles avec le passage au vote alternatif, une Chambre des Lords élue.
Tout cela devait être débattu farouchement dans l'après-midi lors de la session, à la Chambre des Communes cette fois, qui devait suivre cette cérémonie.