Au Portugal, la rue mobilisée contre le plan de rigueur

Des centaines de milliers de Portugais sont descendus dans la rue, samedi 29 mai 2010, pour manifester leur désaccord avec le plan d‘austérité. La manifestation nationale qui a eu lieu à Lisbonne a réuni près de 300 000 personnes, selon les syndicats. Une mobilisation à l’appel de la principale confédération syndicale du pays, la CGTP. Les fonctionnaires et salariés du privé entendaient protester contre les mesures drastiques annoncées par le gouvernement pour redresser les finances publiques.

Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy

« Gouvernementeurs », « ce sont les pauvres qui paient la crise », « mort à la précarité », « du travail dans la dignité » : des slogans martelés tout le long d‘un immense cortège qui a mobilisé des milliers de personnes dans le centre de Lisbonne. Ce sont les mesures d’austérité annoncées par le gouvernement socialiste, pénalisant la classe moyenne et les travailleurs, qui ont canalisé toutes les énergies.

La manifestation à l’appel de la CGTP, proche du Parti communiste, semble être à la hauteur des attentes de la centrale avec entre 200 000 et 300 000 participants. L’équivalent d’un million de manifestants à Paris si on rapporte à une population de 10 millions de Portugais. Ils sont venus nombreux du pays tout entier. 400 bus ont été affrétés pour l’occasion.

Sous les arbres de l’avenue de la Liberté - les Champs-Elysées de Lisbonne -, de nombreux badauds ont accompagné le cortège pacifique. Des visages graves, des gens soucieux, préoccupés par l’augmentation des impôts sur le revenus et la TVA et qui s’inquiètent pour des fins de mois déjà difficiles.

L’UGC, l’autre centrale syndicale proche, elle, du Parti socialiste, a préféré se démarquer de la journée de protestation par crainte de slogans trop anti-gouvernementaux. Toutefois, la démission du Premier ministre, José Sócrates, n’a pas été réclamée.

La CGTP va décider maintenant si elle envisage une grève générale. Les manifestants, eux, ont déjà décidé : la banderole de tête de cortège demandait à faire comme en Grèce, en appelant à la paralysie générale.

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