Avec notre correspondant à Dakar, Laurent Correau
Les courriers au vitriol échangés ces derniers mois par la présidence sénégalaise et l’opposition ne préparaient pas à cela : hier, jeudi 27 mai 2010, les grands camps politiques qui s’affronteront lors de la présidentielle de 2012 ont posé les armes et affirmé leur volonté de dialoguer, même si des divergences importantes persistent.
Mamadou Diop Decroix, coordinateur de l’alliance Sopi pour toujours, la coalition qui porte la candidature d’Abdoulaye Wade à sa propre succession : « Ces discussions se sont passées dans une excellente ambiance, je dois le dire. En tout cas, notre volonté politique, elle est nette : nous voulons qu’un climat de confiance revienne et là-dessus nous sommes prêts ».
Même discours de conciliation du côté de la coalition d’opposition, Benno Siggil Senegaal. Ousmane Badiane est le chargé des élections de Benno : « Nous sommes très satisfaits par cette première étape parce que nous nous retrouvons dans les synthèses qui ont été élaborées par rapport aux propositions de Benno Siggil Senegaal. Il reste maintenant la deuxième phase et c’est à partir de ce moment seulement qu’on saura si le gouvernement respecte ses engagements, pour qu’en 2012, vraiment, ce soient des élections libres, démocratiques et apaisées. Nous, c’est cela que nous voulons. Nous ne demandons rien d’autre ».
Simple moment de grâce, ou premier pas d’un dialogue constructif, les travaux de ces deux dernières semaines ont en tout cas permis de poser les bases du futur audit du fichier électoral. Pour la première fois au Sénégal, expliquent les experts, cet audit sera réalisé par une structure indépendante.