La manifestation a finalement été autorisée par le pouvoir. La foule, rassemblée en fin de matinée, a marché dans le calme. La mobilisation n’était pas très forte. Plusieurs centaines de personnes ont défilé derrière ce que les organisateurs ont appelé « le totem de la honte et de la misère » : deux mannequins en plastique et une poupée qui caricaturent le monument de la Renaissance africaine.
Les principaux leaders de la coalition d’opposition, « Bennoo Siggil Senegaal » étaient là : Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Nordine Sabaniyé, Macky Sall, Abdoulaye Bathily, pour ne citer qu’eux. Tous ces opposants marchaient dans le calme, encadrés par les forces de sécurité.
Les manifestants brandissaient des slogans. Des slogans très disparates. Une banderole en tête de cortège dénonçait la nébuleuse que représente le monument de la Renaissance africaine, « Non au monument de la honte», dit une pancarte. Mais les slogans portaient également sur la transparence en matière d’élection, sur la paix en Casamance, ou sur Karim Wade, le fils du président.
Certains opposants ont plutôt concentré leurs critiques sur le monument de la Renaissance africaine qui devait être inauguré dans la journée du 3 avril. Macky Sall, l’ancien Premier ministre, a par exemple soutenu que le Sénégal « avait d’autres priorités à l’heure actuelle ».