Omar el-Béchir prononce un discours d’investiture consensuel

Le président soudanais Omar el-Béchir, poursuivi par la justice internationale, débute un second mandat de cinq ans après sa réélection en avril, lors d'une cérémonie d'investiture à Khartoum marquée par l'absence de nombreux dirigeants mondiaux. 

C'est un ton conciliant qu'a adopté Omar el-Béchir lors de sa cérémonie d'investiture. Le premier président en exercice pourchassé par la CPI, isolé sur la scène internationale, a évité toute provocation. Il s'est notamment engagé à ouvrir un nouveau chapitre avec les grandes puissances, promettant de construire «un dialogue objectif pour apaiser l'atmosphère».

Ces pays qui ont critiqué à divers degrés le scrutin présidentiel d'avril ont cependant tous avalisé la réélection d'Omar el-Béchir. Face aux velléités séparatistes du Sud-Soudan, le dirigeant soudanais s'est montré ouvert. Il a certes réaffirmé son attachement à l'unité du pays, mais il a promis que le référendum d'autodétermination se tiendrait bien l'an prochain à la date prévue.

Promesse de paix encore pour le Darfour, ou malgré la rupture du dialogue avec les rebelles, Omar el-Béchir s'engage à ramener la paix et la stabilité. Face aux six chefs d'Etats africains présents à Khartoum, Omar el-Béchir a donc fait bonne figure. Pour lui l'essentiel est de toute façon acquis. Il est en route pour un mandat de cinq ans. Et même si la Cour pénale internationale n'entend pas renoncer à son action, le numéro un soudanais peut parier sur le pragmatisme des grandes puissances et la bienveillance de certains Etats africains pour continuer à échapper à la justice internationale.

Cependant, tout de suite après son investiture, son homologue sud-africain Jacob Zuma est monté au créneau, en assurant qu’Omar el-Béchir serait arrêté si l’envie lui venait d’assister au Mondial qui débute en Afrique du Sud ce 11 juin.

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