Le chef rebelle Khalil Ibrahim fait les frais du rapprochement entre le Tchad et le Soudan

Khalil Ibrahim, le leader de la principale rébellion soudanaise, paie le prix de la normalisation des relations entre le Tchad et le Soudan alors que le MJE était jusque-là considéré comme très proche du pouvoir tchadien. Le chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (MJE) est resté plusieurs heures sur le tarmac de l'aéroport alors qu'il arrivait de Libye, mercredi 19 mai 2010, à bord d'un vol commercial de la compagnie al-Afrikiya. Mais il a dû faire demi-tour, son passeport lui a été confisqué et il a été expulsé.

Il est bien loin le temps où Khalil Ibrahim pouvait faire ce qu'il souhaitait à Ndjamena. Le chef du MJE dont les hommes ont participé au sauvetage du régime lors de l'attaque rebelle sur la capitale en 2008, se croyait intouchable. Mais aujourd'hui, Il a été sacrifié sur l'autel des bonnes relations qui prévalent désormais entre le Tchad et le Soudan. « La présence de Khalil Ibrahim sur le sol tchadien peut gêner le rapprochement Ndjamena/ Khartoum » a expliqué sur RFI , le ministre tchadien de l'Intérieur, Ahmat Mahamat Béchir.

Comment en est-on arrivé à ce divorce? Il y a quelques semaines, le président Idriss Déby a convoqué Khalil Ibrahim à Ndjamena pour l'obliger à signer les accords de Doha, accords qui s'enlisent en dépit des efforts des Nations unies et de l'Union africaine.

Selon de bonnes sources la réunion entre les deux hommes a été houleuse. Devant le refus du chef du MJE de participer aux négociations de Doha, Idriss Déby aurait pris la décision de lui interdire l'accés au territoire tchadien.

La menace a donc été mise à exécution. C'est un coup très dur pour Khalil Ibrahim qui perd une base arrière stratégique. « Ils veulent liquider notre cause » a-t-il affirmé
à nos confrères de Reuters.

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