Il est bien loin le temps où Khalil Ibrahim pouvait faire ce qu'il souhaitait à Ndjamena. Le chef du MJE dont les hommes ont participé au sauvetage du régime lors de l'attaque rebelle sur la capitale en 2008, se croyait intouchable. Mais aujourd'hui, Il a été sacrifié sur l'autel des bonnes relations qui prévalent désormais entre le Tchad et le Soudan. « La présence de Khalil Ibrahim sur le sol tchadien peut gêner le rapprochement Ndjamena/ Khartoum » a expliqué sur RFI , le ministre tchadien de l'Intérieur, Ahmat Mahamat Béchir.
Comment en est-on arrivé à ce divorce? Il y a quelques semaines, le président Idriss Déby a convoqué Khalil Ibrahim à Ndjamena pour l'obliger à signer les accords de Doha, accords qui s'enlisent en dépit des efforts des Nations unies et de l'Union africaine.
Selon de bonnes sources la réunion entre les deux hommes a été houleuse. Devant le refus du chef du MJE de participer aux négociations de Doha, Idriss Déby aurait pris la décision de lui interdire l'accés au territoire tchadien.
La menace a donc été mise à exécution. C'est un coup très dur pour Khalil Ibrahim qui perd une base arrière stratégique. « Ils veulent liquider notre cause » a-t-il affirmé
à nos confrères de Reuters.