Fin de la visite d’Idriss Déby à Khartoum : la «lune de miel» continue

« Nous avons complètement tourné la page », a déclaré le président soudanais Omar el-Béchir, mardi 9 février 2010 matin, au deuxième et dernier jour de la visite de son homologue tchadien Idris Déby Itno, qui est rentré à Ndjamena à la mi-journée. Idriss Déby et Omar el-Béchir ont multiplié les signes d'apaisement lors de la visite du président tchadien, la première depuis six ans, qui représente tout un symbole pour les deux voisins aux relations chaotiques.

Le président tchadien s’est rendu à Khartoum pour peaufiner la normalisation amorcée, le mois dernier, entre les deux pays voisins. A son arrivée, lundi 8 février, il n'a pas lésiné sur les symboles. « Nous sommes venus comme une colombe, pour repartir avec la paix », a-t-il dit. Le chef de l'Etat tchadien a même tendu une branche d'olivier à son homologue soudanais qui s'est, lui, engagé à appliquer les différents accords signés. Idris Déby n'était pas venu au Soudan depuis juillet 2004. Les déclarations de bonnes intentions se sont poursuivies ce mardi 9 février, la « lune de miel » a continué.

Mardi matin, 9 février, Omar el-Béchir et son homologue tchadien ont eu un long entretien au pavillon de l'amitié du Centre des Congrès de Khartoum. Pour la petite histoire, sur l'entrée du bâtiment était écrit en français : « Son excellence Idriss Déby est bienvenue »...

Dans un discours, devant un millier de personnes, le président el-Béchir a dit que le Soudan avait « tourné la page » du conflit avec son voisin. Son homologue tchadien a déclaré qu'il était venu « le cœur ouvert et la main tendue » vers Omar el-Béchir, qu'il a même appelé son « frère »... Dans une conférence de presse à l'aéroport Omar el-Béchir en a rajouté : « Cette visite à mis fin à tous les problèmes ». Le président soudanais a d'ailleurs accepté de se rendre à Ndjamena.

Selon Djibril Bassolé, médiateur de l'ONU et de l'Union africaine (UA) pour le Darfour, qui s’est déplacé à Khartoum, cette visite du président tchadien aura des retombées positives sur les négociations qui sont en cours à Doha, au Qatar, entre la rébellion et le pouvoir soudanais : « L’amélioration des relations entre le Tchad et le Soudan va nous permettre de faire des progrès significatifs. Tout ne sera pas réglé pour autant, mais les parties belligérantes présentes à Doha pourront bénéficier de cet environnement de détente, au niveau de la frontière Tchad-Soudan ».

Djibril Bassolé, qui va rentrer à Doha pour poursuivre les négociations, a ajouté au micro de RFI : « Je ne suis pas sûr que le JEM (Mouvement pour la justice et l’égalité) soit aujourd’hui disposé à signer un accord de cessez-le-feu. Mais leur présence est déjà beaucoup. Et, avant la fin de la semaine, nous déterminerons les modalités du début des négociations directes entre les mouvements armés et le gouvernement (soudanais) ».
 

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