Trois Mauritaniens condamnés à mort pour l'assassinat de touristes français

Après de longues heures de délibérations mardi 25 mai à Nouakchott en Mauritanie, le verdict est tombé : les trois Mauritaniens assassins présumés de quatre touristes français, tués dans le sud du pays, à Aleg en 2007, ont été reconnus coupables et condamnés à la peine de mort. Celle-ci n'étant plus appliquée depuis plus de 20 ans en Mauritanie, ils seraient de fait condamnés à la perpétuité.

« La cour décide la condamnation à mort de Mohamed Ould Chabarnou, Maarouf Ould Haiba et Sidi Ould Sidna », a déclaré le président de la cour, Ould Khayi. C'est un verdict conforme au réquisitoire du procureur qui a été rendu lundi soir.

La sentence de la cour a suscité une vive émotion dans l'assistance. Le père de l'un des jeunes djihadistes a dénoncé un jugement inique affirmant que le dossier ne comportait pas de preuves tangibles. Juste après l'énoncé du verdict, des cris « Allah akbar » (Dieu est le plus grand) ont fusé du box des accusés. Des policiers sont intervenus pour évacuer la salle et ont formé un cordon de sécurité autour des journalistes occidentaux présents.

Les condamnés ont menacé la France et les Français. « Notre condamnation à mort signifie la condamnation à mort de tous les Français en Mauritanie et même au-delà, jusqu'à l'Afghanistan », a affirmé Sidi Ould Sidna, 22 ans. Le jeune condamné a même promis de livrer quiconque avait assisté au procès, Occidentaux et Mauritaniens, à Ben Mokhtar, un des chefs d'al-Qaïda au Maghreb islamique.

Les trois Mauritaniens avaient revendiqué leur appartenance au groupe terroriste Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) mais niaient néanmoins avoir exécuté les touristes français.

La peine de mort est officiellement en vigueur en Mauritanie mais n'étant plus appliquée depuis 1987, les détenus seraient de fait condamnés à la perpétuité.

Sur les neuf autres prévenus accusés d'avoir aidé les meurtriers avant ou après l'attaque, trois ont été acquittés et six autres ont écopé de peines de six mois à trois ans de prison.

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