Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
« J’ai le plus grand respect pour votre Constitution, et pour son deuxième amendement qui garantit aux citoyens le droit de posséder une arme, a expliqué en substance le président Calderon au Congrès. Mais je veux que vous sachiez que beaucoup de ces armes ne tombent pas entre les mains d’honnêtes américains ».
Pour le chef de l’État mexicain, c’est là l’une des clés du problème. L’immense majorité des armes qui servent à la guerre des cartels ont été achetées aux États-Unis, 80% des 75 000 armes saisies au Mexique ces trois dernières années.
Felipe Calderon, qui reconnaît l’effort financier et matériel massif consenti par les États-Unis pour l’aider dans sa lutte contre la violence, demande en quelque sorte aux Américains de l’aider autrement, en imposant un contrôle plus strict sur le trafic d’armes entre les deux pays.
Il suggère même au Congrès de réfléchir à une nouvelle interdiction du commerce des armes d’assaut, comme se fut le cas entre 1994 et 2004. Depuis, il constate que la violence au Mexique a augmenté de manière significative.
Un appel qui a peu de chances d’être entendu, estime-t-on ici. Le lobby des armes à feu a de puissants soutiens au Congrès, et en période pré-électorale on ne s’attaque pas à ce lobby là.