Le Dalaï Lama sait se rappeler au bon souvenir des autorités communistes chinoises. Et il utilise les outils de communication les plus récents. Dernier en date, le réseau social Twitter, à travers lequel le leader spirituel des Tibétains s’adresse aux internautes chinois. Twitter, sur lequel le Dalaï Lama a un compte, est bloqué en Chine. Mais les internautes chinois ont quand même eu la possibilité d’accéder à cette séance exceptionnelle de « chat », car le réseau social autorise d'autres applications et serveurs à utiliser librement son service.
Il s’agit donc d’un nouveau test pour l’impressionnant dispositif de censure mis en place par Pékin contre la libre expression sur internet. Selon Xiao Qiang, qui dirige le China Digital Times, basé aux Etats-Unis, « quelque 100 000 Chinois vivant en Chine sont actifs sur Twitter. Une communauté qui a un lien politique particulièrement fort : le combat contre la censure ». Et il explique que « les 250 questions posées au Dalaï Lama par plus de 1 100 internautes chinois, ont été sélectionnées par près de 12 000 personnes lors d'un vote en ligne sur Google Moderator, une application de Google permettant ce type d'opérations.»
Le Dalaï Lama et la censure sur internet : une pierre d’achoppement entre Pékin et Washington
La secrétaire d’Etat américaine Hilary Clinton, arrivée ace vendredi 21 mai en Chine, est accompagnée par près de 200 personnes lors de cette longue visite de quatre jours. Malgré l’importance que les Etats-Unis accordent à leur relation avec la Chine, surtout sur un plan économique, Washington prend soin de rappeler aux autorités de Pékin ses exigences en matière de liberté d’expression et de respect des droits de l’homme. Le début de l’année a été marqué par toute une série de différends entre Chinois et Américains, dont le retrait de Google après une série de cyber-attaques et la rencontre entre le président Barack Obama et le Dalaï Lama.
Le Dalaï Lama aux Etats-Unis pour une série de conférences
Le leader spirituel des Tibétains, qualifié par Pékin de « loup dans des habits de moine », continue son action politique sans changer de cap. Il vante toujours la voie de la « compassion » auprès de ses fidèles et de ses admirateurs. Présent aux Etats-Unis ces jours-ci, pour une série de conférences très prisées, il s’autorise néanmoins quelques piques feutrées à l’adresse des autorités chinoises communistes. « Si le régime chinois recherche l'harmonie, celle-ci ne peut venir que du coeur, pas de la peur», a-t-il souligné. Mais « jusqu'à présent, c'est surtout par la force que l'on tente d'instaurer l'harmonie », a regretté le Dalaï Lama, en référence à la situation du Tibet. Plus surprenant peut-être, le prix Nobel de la paix se déclare «marxiste » mais apprécie néanmoins le « capitalisme à la chinoise ».